Selon un rapport émanant de l'équivalent britannique de la Cour des comptes, des milliers d'ouvriers de la métallurgie ont été grugés de sommes allant jusqu'à près d'un demi-million d'euros sur leur pension. Investis en partie dans des fonds de pension, les montants économisés par les salariés au cours de leur carrière ont été en effet largement entamés par la mauvaise gestion et les énormes frais prélevés par des financiers indélicats. Et le gendarme de la finance britannique n'a rien fait, regrette le rapport. Le scandale remonte à 2017 et implique en particulier le système de pension de British Steel. À la suite de difficultés financières de la société mère de l'époque, Tata Steel, le fonds de pension de British Steel, à prestations déterminées, avait été restructuré. Parmi les quelque 130 000 salariés qui y avaient contribué, certains, environ 44 000, à plus d'un an de la retraite, avaient eu la possibilité de changer de fonds de pension. Près de 8 000 avaient opté pour cette solution, ce qui représentait l'équivalent d'environ 3 milliards d'euros transférés. Peu rompus au fonctionnement des établissements financiers, ils ont été, pour des montants allant de 300 000 euros à un million, mal conseillés... Au point, donc, que certains ont perdu des sommes énormes, puisque dans près de la moitié des cas étudiés par la Cour des comptes, les conseils étaient au mieux erronés, au pire, indélicats. Au cours d'un récent débat parlementaire, le gendarme des marchés financiers a dû donner des noms. Trois établissements financiers ont ainsi été pointés du doigt. Mais ce "name and shame" ne suffit pas, estime la Cour des comptes, puisque les métallos n'ont pour l'heure pas été compensés de la totalité de leurs pertes, d'autant que, dans certains cas, les fonds de pension, mal gérés, ont tout simplement fait faillite, et que le système de compensation de l'État plafonne les montants de compensation qui peuvent être versés....