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Pouvoir d’achat et retraites, premiers dossiers "prioritaires" à l'agenda d'Emmanuel Macron

Protection Sociale | publié le : 25.04.2022 | Benjamin d'Alguerre

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Réélu le 24 avril 2022 pour un nouveau quinquennat, Emmanuel Macron a déjà plusieurs sujets prioritaires à l’agenda. Celui du pouvoir d’achat pour lequel une "loi exceptionnelle" est prévue dès cet été et le chantier des retraites, programmé pour l’automne.

 

Pas le temps de souffler pour le président réélu. Les réformes n’attendent pas et le compte à rebours est déjà enclenché. Candidat, Emmanuel Macron s’était engagé, dans les dernières semaines de sa courte campagne, a mettre sur la table un certain nombre de "chantiers prioritaires" dès le lendemain de sa réélection. Et au sommet de la pile des dossiers, trône celui sur le pouvoir d’achat qui s’est imposé comme l’un des thèmes majeurs de la fin de campagne. L’exécutif n’a d’ailleurs pas attendu la réélection d’Emmanuel Macron pour distribuer les coûts de pouce : annonce d’une seconde hausse annuelle du Smic au 1er mai (après celle de janvier) de 2,65 % portant le salaire minimum à 1302 euros net (+ 34 euros par mois), hausse du chèque énergie, blocage de la facture d’électricité, gel du prix du gaz, instauration d’une "indemnité inflation" de 100 euros pour les personnes touchant moins de 2000 euros par mois… Le Gouvernement avait déjà sorti le chéquier pour faire passer aux ménages la pilule d’une inflation galopante. Un nouveau cap pourrait être franchi "dès l’été 2022" avec la présentation devant le Parlement d’un nouveau texte annoncé comme "une loi exceptionnelle sur le pouvoir d’achat".

Dividendes et primes pour le privé, réforme de la grille des salaires pour le public

Ce futur texte ne devrait pas prévoir de hausse automatique des salaires – le candidat Macron l’avait indiqué lors du débat d’entre-deux-tours – mais plutôt généraliser la redistribution des profits des entreprises aux salariés sous forme de dividendes prenant la forme de dispositifs d’intéressement ou de participation voire d’une nouvelle prime de pouvoir d’achat sur le modèle de celle instaurée par l’exécutif en 2019 à l’issue du mouvement des gilets jaunes ("prime Macron"). Défiscalisée et exonérée de cotisations sociales pour l’employeur, cette prime, aujourd’hui limitée à 1 000 euros par an, pourrait monter jusqu’à un plafond de 2 000 ou 3 000 euros, voire 6000 en cas de signature d’un accord d’intéressement dans l’entreprise. Une autre mesure programmatique d’Emmanuel Macron pourrait apparaître dans ce futur projet de loi, à savoir la généralisation du compte épargne-temps (CET) à toutes les entreprises. Aujourd’hui apanage des grandes boîtes privées ou publiques, le dispositif pourrait se voir démocratisé à l’ensemble des entreprises, transférable par le salarié d’un employeur à un autre et monnayable tant en euros qu’en heures de repos. Côté fonction publique, le Gouvernement sortant s’était engagé à une revalorisation du point d’indice "avant l’été" qui devrait être suivie d’une réforme complète des grilles et classifications de la rémunération des fonctionnaires. À ce stade cependant, difficile de savoir si ces mesures seront intégrées dans la "grande loi" promise ou feront l’objet de textes à part.

Retraite à 65 ans? Pas avant 2031

L’autre dossier chaud à l’agenda du Gouvernement concerne les retraites. Si initialement leur réforme était également prévue durant l’été 2022, la levée de boucliers entraînée par le scénario d’un âge de départ fixé à 65 ans a refroidi les velléités de l’exécutif qui pourrait ne s’y attaquer qu’à l’automne de façon moins radicale. Adieu, a priori, le recul immédiat de l’âge de départ de 62 à 65 ans et place à un recul progressif de quatre mois chaque année jusqu’à un plafond de 64 ans à l’horizon 2027 ou 2028 et dans le cadre d’une feuille de route définie "en concertation avec les partenaires sociaux" avec ajout d’une "clause de revoyure" d’ici 2031 pour passer, cette fois, aux 65 ans effectifs. Pas sûr cependant que les syndicats de salariés qui s’étaient estimés floués par la précédente "concertation" de 2017-2019 menée par Jean-Paul Delevoye ne se montrent ravis de se rasseoir à la table des débats…

 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre