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L'interdiction de licencier en Argentine fait courir un sérieux risque de faillite

Protection Sociale | publié le : 16.12.2020 | Lys Zohin

L'interdiction de licencier imposée aux entreprises par le gouvernement argentin depuis le début de la crise sanitaire, en mars, qui a été prolongée sur 2021, pourrait créer plus de problèmes qu'elle n'en résout. Selon plusieurs économistes, elle pourrait notamment entraîner une vague de faillites. D'autant que le gouvernement a aussi instauré une pénalité pour les entreprises qui licencient « sans cause juste » pendant la période actuelle, demandant qu'elles versent le double des indemnités de licenciement dans ce cas. Avec la crise économique que traverse le pays depuis trois ans, 42.000 entreprises ont fait faillite, selon les données officielles. Par ailleurs, les économistes s'inquiètent de la situation financière du pays. Alors que le gouvernement s'apprête à négocier un nouveau programme de restructuration de sa dette avec le Fonds monétaire international, il pourrait devoir renoncer à ses mesures de protection de l'emploi, sous la pression du FMI. Le programme de subvention aux entreprises pour qu'elles conservent leurs salariés coûte cher. Le gouvernement argentin a dû battre monnaie pour payer, ce qui accroît le risque d'inflation, déjà élevé dans le pays puisqu'il avoisine les 40%... D'ailleurs, s'il a prolongé l'interdiction des licenciements, c'est précisément parce qu'il vient d'abandonner les mesures de chômage partiel offertes aux entreprises, faute de moyens pour les financer. Quant au taux de chômage, il serait, si l'on compte ceux qui ne cherchent même plus un emploi, de l'ordre de 28%, selon la dernière étude de l'Université Catholique d'Argentine.

Auteur

  • Lys Zohin