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Le chef de l'État devrait trancher "la semaine prochaine"

Protection Sociale | publié le : 07.07.2021 | Benjamin d'Alguerre

De l’avis général, rien de vraiment probant n’est sorti de la « réunion d’écoute » du 6 juillet 2021 à laquelle Emmanuel Macron avait convié les dirigeants des trois organisations patronales (Medef, CPME et U2P) et des cinq organisations syndicales (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC et CFTC) représentatives. « C’était très light. Le président a écouté. Retraites et vaccination étaient les principaux sujets. Ça ressemblait à une prise de pouls avant des annonces, peut-être au 14 juillet ou avant », glissait un proche d’un dirigeant de centrale à la sortie de l’Élysée, mardi dernier. Si rien n’est véritablement sorti des échanges entre le chef de l’État et les partenaires sociaux, ce fut cependant l’occasion de tâter le terrain sur l’éventualité d’une réforme des retraites engagée dès septembre. La suggestion s’est heurtée à une hostilité quasi-générale. « Tout le monde, sauf une organisation patronale, est contre une réforme paramétrique dès le mois de septembre. En cette rentrée, on a plutôt besoin de régler les questions d’emploi ou de salaires. J’avoue ne pas avoir bien compris la position du président de la République qui a dit qu’il allait réfléchir, consulter, qu’il s’exprimerait la semaine prochaine mais qu’en même temps qu’il nous proposait de continuer à prolonger le travail engagé en 2019 », résumait pour sa part Philippe Martinez, leader de la CGT sur le perron de l’Élysée.

Selon Dominique Villemot, du think tank Démocratie Vivante, cette réforme paramétrique que pourrait annoncer Emmanuel Macron consisterait « à augmenter de 62 à 64 ans l'âge légal de départ à la retraite ». Une mesure qui « frapperait principalement les ouvriers et les plus fragiles qui commençaient à travailler, les jeunes, les cadres devant déjà travailler jusqu'à 64 ans pour obtenir une retraite sans décote » et à laquelle le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand s'est déjà opposé. 

« Ce n'est ni le bon moment, ni le bon sujet » estimait de son côté le dirigeant de la CFE-CGC François Hommeril. Selon lui, le rapport annuel du Conseil d'orientation des retraites (COR) paru en juin dernier indique qu'il n'y a pas péril en la demeure pour le système de retraites, celui-ci étant encore appuyé sur les solides réserves (66 milliards) de l'Agirc-Arcco et la bascule ne devant pas survenir avant 2030.

Autre sujet à l’agenda, la vaccination des salariés en période de progression du variant delta. Jean Castex doit rencontrer aujourd’hui jeudi 8 juillet les élus locaux sur la vaccination des soignants, et Élisabeth Borne s’est engagée à ouvrir une concertation avec les partenaires sociaux sur ce sujet dans les plus brefs délais. « L'idée, c'est de voir comment on peut faire pour maximiser les incitations. Cela veut dire (réfléchir) autour des tests, autour du pass sanitaire, autour de l'obligation pour certaines catégories » de salariés, a expliqué le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger à nos confrères de l'AFP. Le leader cédétiste et son homologue du Medef Geoffroy Roux de Bézieux s’étaient déjà prononcés en faveur de la vaccination obligatoire des soignants dans une tribune conjointe publiée le 3 juillet dans le JDD, la CGT, de son côté, préfère « convaincre ».

 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre