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L'Argentine veut limiter le travail au noir

Protection Sociale | publié le : 05.09.2022 | Lys Zohin

The National flag of Argentina

Le gouvernement argentin vient de publier un décret selon lequel les citoyens qui touchent des aides sociales pourront continuer de le faire pendant un an, même s'ils travaillent, mais à condition que cet emploi soit déclaré. Le but est donc de dissuader les Argentins de travailler au noir, ce qu'ils font de peur, précisément, de perdre leurs allocations. Dynamiser l'économie formelle permettra aussi, espère le gouvernement, de limiter la pauvreté, les travailleurs au noir voyant leurs revenus largement affectés par l'inflation, qui dépasse les 70% sur un an. Enfin, l'État vise, avec cette mesure, à faire des économies sur le long terme, comme le lui demande le Fonds monétaire international. Pour l'heure, en effet, les comptes publics, qui affichent un fort déficit, sont en partie grevés par les dépenses dues au versement d'aides sociales. Et bien sûr, les travailleurs de l'économie informelle, s'ils ne bénéficient pas des avantages liés au salariat, ne paient pas non plus d'impôts... L'économie argentine, déjà marquée par une forte prévalence de travail informel, a vu le phénomène s'accentuer à la suite de la pandémie. Face aux incertitudes de la reprise, nombre d'entreprises ont en effet préféré avoir recours à l'emploi informel, plus souple. Ainsi, plus de 80 % des nouveaux emplois créés l'auraient été dans l'économie informelle, selon un récent rapport du Bureau international du travail. Au point qu'aujourd'hui, il y aurait autant d'emplois formels qu'informels en Argentine...

Auteur

  • Lys Zohin