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Marc Ferracci, l'économiste qui défendra la réforme de l'assurance-chômage à l'Assemblée

Assurance chômage | publié le : 14.09.2022 | Benjamin d'Alguerre

Ce n’est pas vraiment une surprise. Le groupe parlementaire Renaissance à l’Assemblée nationale a désigné, le 13 septembre, Marc Ferracci, économiste spécialisé dans le marché du travail et député de la 6e circonscription des Français de l’étranger (Suisse-Liechtenstein) comme rapporteur du projet de loi "portant mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein-emploi".

Pas une surprise car Marc Ferracci, ancien professeur d’économie à Paris Panthéon-Assas, à l’université de Nantes et à Science Po avait été, lors du premier mandat d’Emmanuel Macron, l’une des chevilles ouvrières de la précédente réforme de l’assurance-chômage. D’abord conseiller spécial du cabinet de la ministre du Travail Muriel Pénicaud, puis conseiller social de Jean Castex à Matignon, il avait contribué à nourrir cette réforme inspirée de la flexisécurité scandinave qui a notamment instauré le plafonnement progressif des indemnités chômage des hauts revenus (plus de 4 500 euros), un nouveau calcul du salaire journalier de référence sur lequel sont adossées les allocations des demandeurs d’emploi en dépit de la contestation du texte devant le Conseil d’État par les organisations syndicales, et mis en place un système de bonus-malus sur les cotisations patronales des employeurs abusant du recours aux contrats de travail de courte durée.

Flexisécurité

Fils de Pierre Ferracci, président du groupe Alpha, spécialisé dans le conseil aux IRP, Marc Ferracci est un ami de longue date d’Emmanuel Macron qu’il a rencontré sur les bancs de Sciences-Po à la fin des années 1990. Les deux hommes seront d’ailleurs témoins l’un de l’autre lors de leurs mariages respectifs. Emmanuel Macron avec Brigitte Trogneux, Marc Ferracci avec Sophie Gagnant, avocate, ancienne cheffe de cabinet de la ministre des Affaires sociales Agnès Buzyn, aujourd’hui présidente du groupe SOS Jeunesse au sein du groupe SOS dirigé par Jean-Marc Borello, autre macroniste de la première heure.

Inspiré par l’économiste Pierre Cahuc qui fut son directeur de thèse à La Sorbonne, Marc Ferracci avait déjà plaidé, dès 2011, pour une réforme de la formation professionnelle désintermédiée dans le rapport de l’Institut Montaigne Formation professionnelle : en finir avec les réformes inabouties coécrit avec Pierre Cahuc et André Zylberberg. Le texte, qui proposait notamment de retirer la gestion du système de financement de la formation des mains des partenaires sociaux, avait à l’époque suscité une levée de boucliers de la part des organisations syndicales et patronales.

Une grande inconnue plane au-dessus de sa mission de rapporteur. Ira-t-il plus loin que les intentions du ministère du Travail en matière de réforme de l’assurance-chômage ? Là où Olivier Dussopt estime qu’une simple réduction du temps d’indemnisation des demandeurs d’emploi peut suffire à les inciter à un retour rapide au travail, Marc Ferraci a récemment évoqué l’idée, auprès de nos confrères du "JDD", d’une réduction parallèle du montant de l’indemnisation. À voir qui imposera ses vues sur ce point.

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre