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L'Unédic renoue avec les excédents pour la séquence 2022-2024

Assurance chômage | publié le : 09.06.2022 | Benjamin d'Alguerre

L’Unédic renoue avec les excédents financiers pour la première fois depuis quatorze ans. Mais les conséquences sociales des crises économiques et géopolitiques mondiales pourraient impacter le régime ces prochaines années.

La bonne santé financière de l’Unédic se confirme. Le 8 juin, le bureau de l’organisme paritaire gestionnaire de l’assurance-chômage confirmait les prévisions haussières de ces derniers mois qui devraient voir le régime terminer 2022 avec 2,5 milliards d’euros d’excédent dans ses caisses et ainsi engager progressivement son désendettement (de 63,6 milliards en sortie de crise, celle-ci pourrait passer à 35,4 milliards à l’horizon 2024). Une première depuis 2008, dernière année où l’Unédic aura connu un compte au solde positif avant d’enchaîner sur quatorze années de déficit ininterrompu avec un pic particulier en 2020 et 2021, lorsque le régime a été sollicité par l’État pour prendre en charge une partie des dépenses d’assurance-chômage liées à la crise sanitaire.

Selon les chiffres publiés mercredi, les recettes de l’Unédic en 2022 devraient atteindre 42,5 milliards d’euros du fait principalement de la dynamique des salaires liée à l’inflation. Dans le même temps, les dépenses s’établiraient à 40 Md€ en 2022 (49,4 Md€ en 2021) sous le double effet de la reprise corrective de l’emploi en situation post-pandémique (678 000 emplois créés en 2022) et des réformes de l’assurance-chômage engagées lors du précédent quinquennat. À en croire les prévisions, cette hausse des recettes associée à une stabilisation des dépenses se poursuivrait en 2023 (3,1 milliards d’excédents attendus) et en 2024 (4,2 milliards).

« La stabilisation des dépenses sur laquelle se fondent ces prévisions d’excédent dépendra fortement de la manière dont le marché du travail sera affecté par la conjoncture économique », avertit cependant le bureau de l’Unédic. Tanguant au rythme du conflit en Ukraine, des pénuries de matières premières et des difficultés d’approvisionnement dues au ralentissement de l’activité des ports chinois, la forte croissance enregistrée jusqu’à présent pourrait ralentir pour revenir au niveau d’avant-crise en 2023 et 2024 (respectivement 1,7% et 1,8%) limitant de fait le nombre de créations d’emplois (52 000 et 80 000 sont attendues pour 2023 et 2024), entraînant mécaniquement un ralentissement des cotisations à l’assurance-chômage… et une augmentation des dépenses, puisque les entrants dans l’emploi de 2022 disposent en moyenne de rémunérations plus élevées sur lesquelles seront calculées les futures allocations-chômage. Avec une inconnue à l’agenda : l’Unédic sera-t-il encore un régime à gestion paritaire d’ici là ?

Crédit illustration: Unédic.

 

 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre