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La négo de la prochaine convention d'assurance-chômage toujours pas à l'agenda

Assurance chômage | publié le : 06.07.2022 | Benjamin d'Alguerre

assurance chômage (licenciement, emploi)

Si l’Unédic prévoit une trésorerie au vert en 2022 et vient de voir ses comptes 2021 certifiés "sans réserve", l’incertitude pèse toujours sur les dates de négociation de la prochaine convention d’assurance-chômage.

Bonne nouvelle pour l’Unédic. Ses comptes annuels 2021 viennent d’être certifiés "sans réserve"» et approuvés par son conseil d’administration. Soit une amélioration de la situation de l’organisme gestionnaire du régime d’assurance-chômage par rapport à l’année précédente, où l’approbation de ses comptes avait fait l’objet de réserves. Il faut dire que, crise Covid aidant, 2020 s’était révélé une annus horribilis pour l’Unédic qui avait terminé sur un déficit de 17,4 milliards d'euros – une première dans son histoire ! – pour avoir absorbé en partie les conséquences économiques de la pandémie en finançant notamment l’activité partielle de plusieurs millions de salariés mis au chômage technique par le Covid-19.

A contrario, si 2021 s’était également révélée être une année déficitaire pour cause de crise persistante, le trou dans la caisse était davantage maîtrisé à "seulement" 9,3 milliards d'euros alors que, sous la double conjonction de la reprise de l’emploi post-pandémie (678 000 emplois créés en 2022) et de la réforme des règles d’indemnisation entrées en vigueur en octobre dernier, le régime d’assurance-chômage devrait renouer avec les excédents en 2022 (2,5 milliards) et même commencer à engager son désendettement. Avec des réserves cependant sur la situation internationale et une possible reprise de l’épidémie qui pourraient à nouveau tout faire basculer dans le rouge et ont convaincu les partenaires sociaux gestionnaires de l’Unédic de prolonger le contrat de sécurisation professionnelle (CSP) pour les entreprises de moins de 1 000 salariés jusqu’à la fin 2022. Deux branches professionnelles, la métallurgie et l’intérim, confrontés aux cahots de l’actualité internationale, ont d’ailleurs de leur côté ravivé leur accord d’activité partielle longue durée. Au cas où.

C’est dans ce contexte de positivité retrouvée, mais incertaine, que va se jouer la négociation de la prochaine convention d’assurance-chômage qui fixera les règles d’indemnisation des demandeurs d’emploi pour les trois années à venir. Quand aura-t-elle lieu ? Difficile à dire à ce stade. "Nous n’avons pas reçu la lettre de cadrage de la négociation qui aurait dû nous parvenir au 30 juin. Nous aimerions voir le Gouvernement accélérer pour nous permettre de la boucler à l’automne", explique Michel Beaugas, administrateur et négociateur Force Ouvrière. Soit à peu près au moment où l’actuelle convention prendra fin, au 31 octobre prochain. S’il se murmure dans les couloirs de l’Unédic que le Gouvernement pourrait prolonger la convention actuelle d’un an, un autre scénario inquiète les partenaires sociaux. Celui de la création d’un "Haut conseil de l’assurance-chômage", sur le modèle de celui qui existe pour les retraites et qui rassemblerait non seulement syndicats de salariés et représentants des employeurs, mais aussi collectivités locales et élus, le tout sous le patronage d’une personnalité nommée par le ministère du Travail. L’idée est notamment portée par l’économiste Marc Ferracci, ancien conseiller social de Muriel Pénicaud au Travail, puis de Jean Castex à Matignon et désormais député Renaissance des Français de l’étranger pour la circonscription Suisse-Liechtenstein. De source syndicale, ce projet "aboutirait à la fin de la gestion paritaire du régime d’assurance-chômage". À suivre.

 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre