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La CFDT conteste la réforme de l'assurance-chômage devant le Conseil d'État

Assurance chômage | publié le : 15.04.2021 | Benjamin d'Alguerre

Et de trois ! Après la CGT et FO la semaine dernière, c’est au tour de la CFDT de saisir la justice pour contester la réforme de l’assurance-chômage. Laurent Berger, son secrétaire général, l’a annoncé le 15 avril sur les ondes de RMC : « La CFDT va déposer un recours en référé devant le Conseil d'État pour contester cette réforme, parce qu'elle est injuste et totalement anachronique. Ce n'est pas une réforme, c'est une attaque contre les demandeurs d'emploi », a déclaré son secrétaire général Laurent Berger le 15 avril sur les ondes de RMC. Opposée depuis 2019 à une réforme « qui frappe de plein fouet les plus précaires », la Centrale de Belleville a donc sauté le pas.

« Selon les dernières estimations de l’Unedic, 1,15 million de demandeurs d’emploi vont être touchés dès la première année. Certains d’entre eux, selon leur quotité de travail, percevront jusqu’à 260 € de moins par mois par rapport aux règles actuellement en vigueur, alors que leur allocation initiale n’atteignait même pas le seuil de pauvreté. Ce changement de règles permettrait à l’État d’économiser 2,3 milliards d’euros par an. Anachronique… et juridiquement fragile », poursuit le syndicat. « Le Gouvernement fait le pari d’un retour de la croissance et aux créations d’emploi dès le deuxième semestre 2021 en misant sur une réussite de la stratégie vaccinale. Selon nous, ce pari est risqué et les demandeurs d’emploi risquent d'en faire les frais. Car si la croissance ne repart pas, ce sera la double peine. Non seulement leurs chances de retrouver un emploi n’augmenteront pas, mais ils verront leurs droits au chômage diminuer. Au vu de la situation actuelle et de la montée de la précarité, ce n’est certainement pas le moment de diminuer les revenus des chômeurs ! », expliquait Marylise Léon, numéro 2 de l’organisation dans les colonnes d’Entreprise & Carrières, après la présentation de la réforme aux partenaires sociaux par Élisabeth Borne le 2 mars dernier.

Contre quels critères du décret du 30 mars 2021 la CFDT compte-t-elle engager ce recours ? Pour l’instant, rien n’est tranché, mais les possibilités sont nombreuses. À l’en croire, le texte « fait apparaître plusieurs points de contestation possibles. Les nouvelles modalités de calcul du salaire journalier de référence pourront conduire à une inégalité de traitement entre deux demandeurs d’emploi ayant travaillé le même nombre d’heures, mais selon un rythme différent. Par ailleurs, il existe, entre autres, un risque de discrimination indirecte au détriment des salariés en arrêt maladie, en congé parental ou placés en activité partielle pendant la crise, qui percevront, du fait de ces périodes, des allocations moindres ».

 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre