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Division patronale autour de la réforme de l’assurance-chômage

Assurance chômage | publié le : 17.10.2022 | Benjamin d'Alguerre

Fronton du Ministère du Travail français, Hôtel du Châtelet,

Olivier Dussopt et les sept organisations syndicales et patronales présentes ont commencé les concertations sur la réforme de l'assurance-chômage.

Crédit photo Florence Piot - stock.adobe.com

La première séquence de concertation sur la réforme du marché de l’emploi braque les syndicats… mais divise le patronat. Si le Medef l’estime nécessaire, l’U2P est plus réservée.

La première séance de concertation sur la réforme de l’assurance-chômage s’est ouverte le 17 octobre dans une ambiance décrite comme « calme et apaisée » par le ministère du Travail. L’absence de la CGT était peut-être pour quelque chose dans l’apparente sérénité des débats puisque la Centrale de Montreuil en soutien aux salariés des raffineries réquisitionnés par l’État pour assurer la continuité des approvisionnements en carburants. Mais la porte n’est pas fermée au retour à la table des discussions des troupes de Philippe Martinez, a déjà indiqué le ministre.

Olivier Dussopt et les sept organisations syndicales et patronales présentes (CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO côté salariés ; Medef, CPME et U2P pour le camp patronal) se sont donc donné rendez-vous pour une série de rencontres bilatérales – même méthode que pour la concertation sur les retraites – qui devrait s’achever le 21 novembre par une grande réunion collective où le Gouvernement devrait présenter son projet de réforme.

Sur le fond, la position de l’exécutif n’a pas changé : sa réforme, de nature contracyclique, modulera les conditions d’indemnisation des demandeurs d’emploi en fonction de la conjoncture économique et de la situation de l’emploi. Plus dures lorsque les entreprises manquent de bras – le ministère du Travail a d’ores et déjà engagé vendredi la phase 2 de réduction des métiers en tension qui prévoit notamment un contrôle accentué des demandeurs d’emploi – plus souples lorsque le monde du travail rencontre des difficultés économiques. C’est précisément l’objet de la concertation, pour les organisations de salariés et d’employeur, que de fixer les critères d’une bonne ou une mauvaise situation de l’emploi.

Pour autant, l’objectif ne convainc pas. Sur le perron de l’hôtel du Châtelet, le camp patronal est apparu divisé. Si la réforme est nécessaire aux yeux du Medef, l’U2P y voit une réponse inadaptée aux problèmes de recrutement dans l’artisanat, davantage liés à des questions de formation ou de freins périphériques à l’emploi (comme la garde d’enfants ou les temps de trajets) qu’à la mauvaise volonté des chômeurs. Les syndicats de salariés, eux, affichent un front uni contre cette perspective de réforme.

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre