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VAE collective dans la métallurgie auvergnate

Liaisons Sociales Magazine | Management | publié le : 27.10.2015 | Eric Béal

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Dans le bassin de Thiers, la CFDT démarche les PME pour les inciter à s’engager dans une validation des acquis de l’expérience collective pour leurs salariés. L’initiative commence à prendre.  

« La VAE collective, c’est beaucoup plus simple que la VAE individuelle. C’est l’idéal pour valoriser le savoir-faire de salariés sans diplôme qui ont appris leur métier sur le tas. » Gérard Sugier, le secrétaire général de la CFDT Métallurgie Sud Auvergne est dithyrambique sur la valorisation des acquis de l’expérience collective.

Au point de lancer son organisation dans une démarche de promotion de la VAE collective auprès des TPE et PME du bassin de Thiers (Puy-de-Dôme). « Le dispositif est financé par la région et les OPCA. Faire reconnaître ses compétences est non seulement valorisant pour une personne sans diplôme, mais ça peut également lui être utile si jamais son entreprise connaît des difficultés et qu’il est obligé d’aller chercher du boulot ailleurs », explique le syndicaliste.

Passage devant un jury

Concrètement, le dispositif se déroule sur quatre mois environ. Le Centre interinstitutionnel de bilan de compétences, un organisme installé dans le département, aide l’entreprise à identifier les certifications envisageables. Puis il informe les délégués du personnel et organise une réunion à destination de tous les salariés. Chaque volontaire est ensuite reçu en entretien individuel pour l’aider à clarifier sa démarche. Après un accompagnement d’une dizaine d’heures et un passage devant un jury de professionnels, chargé de vérifier ses compétences sur son poste de travail, il obtiendra un titre professionnel de niveau V ou IV délivré par le ministère du Travail.

Chez Maubert, une entreprise de mécanique générale de 35 personnes installée dans la zone industrielle de Racine, à Palladuc, la direction a accepté la proposition. « Je fais ça pour les salariés parce que ça va faire perdre du temps à l'entreprise. Si un jour ils veulent changer d’employeur ou si nous avons un problème, ça les aidera à retrouver du boulot », précise Jean-Louis Maubert, le gérant. Une majorité des salariés de Maubert n’a pas de diplôme. Pour autant, certains sont capables d’utiliser un centre d’usinage. Un savoir-faire qu’ils ne peuvent pas prouver pour le moment.

Mutations économiques

Deux autres PME Thiernoises seraient sur les rangs pour organiser à leur tour une VAE collective. Serinox, spécialisée dans la soudure (52 salariés) et la coutellerie Deglon (20 salariés). « On pousse depuis des années pour que quelque chose se passe sur notre bassin d’emplois. Nous connaissons un taux de chômage de plus de 11,5%», souligne le cédétiste Gégard Sugier.

Fort d’une représentativité importante dans la branche (plus de 50% des suffrages aux élections professionnelles), son organisation est la seule à avoir signé, le 30 septembre dernier, une « Charte relative à la mise en place d’une plateforme d’appui aux mutations économiques » avec les pouvoirs publics et une vingtaine de partenaires locaux, dont l’UIMM, Pôle Emploi, la mission locale, des opca, la Chambre de commerce et d’industrie et plusieurs communautés de communes. Le début d’une mobilisation collective…

 

Auteur

  • Eric Béal