logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Transformation digitale : les entreprises françaises à la peine

Liaisons Sociales Magazine | Management | publié le : 22.06.2017 | Lou-Eve Popper

Image

D’après l’étude de Cornerstone, la France doit apprendre à recruter et fidéliser les compétences clés pour faire advenir la transformation digitale.  

Gestion de la performance, mode de management, flexibilité du travail… La révolution numérique bouleverse les modes d’organisations des entreprises, d'après l’étude « Future Business : Libérez vos talents », réalisée par IDC pour Cornerstone auprès 1469 DRH et managers dans 14 pays européens.

En France, 85% des entreprises identifient la transformation digitale comme une priorité. Et les managers français comptent plus que les autres sur leur DRH pour faire advenir cette transformation digitale.

Mais paradoxalement, les Français sont plus pessimistes que leurs voisins européens sur leur capacité à réaliser cette transformation digitale. Il faut dire que les chiffres ne sont pas très encourageants. Seuls 14% des entreprises sont définitivement passées à l’ère 2.0.

Résistance culturelle

Quels sont les principaux freins identifiés ? Le premier est le facteur humain. Les DRH doivent en effet faire à une résistance culturelle au changement de la part de leurs salariés. Viennent ensuite les difficultés à recruter et ensuite à garder les talents nécessaires pour développer cette transformation digitale.

« Les entreprises, en France, comme dans toute l’Europe, ont du mal à matérialiser les bénéfices du numérique, car elles éprouvent des difficultés à recruter et fidéliser les compétences clefs », indique ainsi l’étude.

Ce problème de recrutement est d’autant plus accru en France qu’il faut en moyenne sept semaines et demi pour embaucher un nouveau collaborateur, soit la durée la plus longue parmi les cinq principaux pays de l’enquête (Allemagne, Royaume-Uni, Espagne et Italie).

Difficultés d'anticipation

Une lenteur dans le processus qui frustre particulièrement les managers de proximité, dont les besoins en termes de recrutement sont souvent immédiats. Cette question fondamentale de la gestion des talents pèse sur le temps, leur énergie et leur créativité. Elle a également un impact négatif sur leur engagement.

Les entreprises françaises ont d’autant plus de difficultés à recruter et à fidéliser leurs collaborateurs qu’elles ont du mal à anticiper les futurs besoins en compétences. La faute aux outils RH actuels destinés à des tâches complexes comme la planification des ressources, lesquels ne seraient pas assez performants.

En effet, seulement 48% des répondants français se déclarent satisfaits de leurs outils de planification des ressources. Ce qui représente l’un des plus bas niveaux d’Europe, derrière la Belgique et le Luxembourg (avec 27% de satisfaction).

Digitalisation, flexibilité et bonheur

Pourtant, la digitalisation est bien en marche et a permis quelques avancées majeures, notamment la progression du télétravail. En effet, « pour beaucoup d’entreprises, améliorer ou au moins modifier le lieu de travail a été une des premières étapes dans leur  programmes de transformation digitale »  note l’étude.

Ainsi, les sociétés françaises ont réalisé des investissements pour mettre en place un meilleur accès à distance aux systèmes de l’entreprise ainsi que la mise à disposition d’appareils mobiles (téléphones/tablettes). Cette nouvelle flexibilité du travail a pour conséquence de rendre les salariés heureux et engagés. Ainsi, 85% des télétravailleurs interrogés se disent « fier de leur travail » et 81% « prêts à recommander leur employeur ». De quoi redonner de l’espoir aux DRH.

Auteur

  • Lou-Eve Popper