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Stefan Vanoverbeke réaménage la maison Ikea

Liaisons Sociales Magazine | Management | publié le : 18.05.2015 | Manuel Jardinaud

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L’affaire d’espionnage des salariés révélée en 2012 a durement ébranlé le climat social chez le leader de l’ameublement. Pour rebâtir la confiance, son P-DG mise sur l’expansion de l’entreprise, l’évolution des métiers et des mesures sociales cohérentes.

Quatre lettres majuscules et deux couleurs. IKEA sur fond jaune et bleu. Son logo est mondialement connu, tout comme ses magasins rectangulaires qui poussent en périphérie des grandes villes françaises depuis trente-trois ans. Quatre lettres et deux couleurs venues de Suède qui ont révolutionné le marché de l’ameublement et qui, aujourd’hui, doivent se réinventer.

Dans l’Hexagone, c’est l’objectif du P-DG d’Ikea France, Stefan Vanoverbeke, pur produit maison installé au siège de Plaisir (Yvelines) en janvier 2010, peu avant un rude mouvement de grève. Maniant le tutoiement, comme tous les managers le font dans les 30 magasins, ce Belge flamand parfaitement francophone a une mission : relancer les ventes et moderniser l’enseigne alors que ses concurrents (But, Conforama) grignotent peu à peu des parts de marché.

Avec un chiffre d’affai­res de 2,38 milliards d’euros en 2014 et 17,9% du marché du meuble, Ikea reste leader en France. Mais stagne depuis deux ans, ce qui interroge sur son modèle unique, à base de hangars bleus posés à la sortie des bretelles d’autoroute.

Modulation de la superficie des magasins, approche multicanal avec développement de l’e-commerce, mise en place du drive comme dans la grande distribution, réflexion sur une implantation dans certains centres-villes… Les pistes sont nombreuses. Et certaines déjà arrêtées, comme l’ouverture d’ici à 2020 de 10 enseignes supplémentaires. Après Clermont-Ferrand en 2014, Bayonne et Mulhouse vont suivre en 2015. Sur trois ans, l’enseigne compte investir 600 millions d’euros, créer 1 300 emplois et également moderniser des sites existants comme Paris Nord et Plaisir.

Cette dynamique qu’insuffle le P-DG, et dans laquelle il souhaite aspirer l’ensemble des 9700 salariés, se heurte toutefois à un insidieux malaise: les répliques de l’affaire d’espionnage du personnel qui a secoué Ikea voilà trois ans. Un scandale qui a généré de la défiance en interne et percuté de plein fouet l’image positive de l’entreprise citoyenne venue du Nord. L’enjeu social est donc majeur.

Auteur

  • Manuel Jardinaud