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Révolution RH dans les bus de la Havane

Entreprise & Carrières | Management | publié le : 03.02.2016 | Hector Lemieux

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Raul Castro rentre de Paris avec une partie de la dette de Cuba convertie en projets d'investissements. Or dans l'île, les pratiques de travail évoluent vite. Exemple avec le grand opérateur de transports publics de la capitale.

La Guagua (le bus) avale les faubourgs de La Havane, il dépasse le mythique Hotel Nacional – où la mafia américaine avait ses habitudes – puis dépose une cohorte de passagers devant le glacier Coppelia, au cœur du quartier artistique du Vedado, où les Havanais dégustent une glace à la vanille pour quelques pesos cubanos (CUP, centimes d’euros) après des heures d’attente.

« Je n’y vais plus. J’emmène ma famille à la piscine une fois par mois manger des glaces Nestlé », confie Orlando, chauffeur de bus de la Empresa Provincial de Transporte de La Habana (EPTH). Il baisse la voix : « Nous avons eu des augmentations. Je gagne près de 2 500 CUP [100 euros] contre 315 CUP [12,50 euros] il y a un an », se réjouit-il.

Depuis son arrivée au pouvoir il y a presque dix ans, Raúl Castro a fait de l’économie une priorité nationale, non sans succès. « Nous travaillons sur deux scénarios : l’idéologique et l’économique », a déclaré, le 20 mars 2015, le numéro deux du régime, Miguel Dìaz-Canel.

À partir de la fin de l’année 2010, Raul Castro et son équipe de ministres quadragénaires se sont attaqués à l’amélioration des relations de travail. En promouvant la création de très petites sociétés privées (plus d’un demi-million contre 150 000 en 2010), mais aussi en transformant les structures bureaucratiques des entreprises d’État (qui représentent encore plus de deux tiers des sociétés cubaines).

Tel a été le cas pour l’EPTH. Le transport public est l’une des principales causes de grogne des Cubains : retards, bus surchargés, pannes… Le parc de bus s’est beaucoup réduit et, jusqu’en 2014, les sureffectifs étaient légions. « Nous ne pouvons pas hausser la productivité si 30 personnes travaillent là où 4 suffiraient », notait le ministère des Transports en 2013. Raúl Castro s’était engagé en 2010 à se séparer d’un million de travailleurs du public et les entreprises d’État ont fortement licencié.

S’il n’existe pas de données sur les licenciements pour l’EPTH, les hausses de productivité sont perceptibles. Entre 2012 et 2015, le nombre de passagers transportés a augmenté de 40 %. « Nous avons accru nos revenus, diminué les dépenses, réduit le nombre de travailleurs dédiés aux tâches administratives, que ce soit dans les RH, les

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  • Hector Lemieux