Cette jeune entreprise organise des journées solidaires où des salariés interviennent au sein d’associations. Objectif : créer du lien entre deux mondes et réfléchir sur le management.

Ce 9 octobre, dix salariés d’une centrale d’achat hospitalière partagent la journée avec des compagnons d’Emmaüs. Au programme : trier des vêtements, réparer du matériel électroménager, remettre des meubles en état. Cette journée hors du commun a été préparée, planifiée et organisée par la scop "Ça me regarde".

Fondée en janvier 2012, cette jeune pousse propose « des RTT solidaires à des entreprises afin de mobiliser les équipes autour de projets qui ont du sens », explique Ségolène Delahalle, co-fondatrice. Des programmes clés en main inspirés d’une expérience passée : avec son associé Arnaud Fimat, elle travaillait chez le fournisseur Manutan, qui avait expérimenté une telle démarche, mise en place en interne. Enthousiasmés, ils ont décidé d’en faire leur métier.

Travailler sur le volet RH

En trois ans et demi, "Ça me regarde" a accompagné 2700 salariés, une cinquantaine d’entreprises – dont un tiers plusieurs fois - pour un total de 110 journées. La scop travaille auprès de publics en difficultés en particulier avec Emmaüs, des écoles de la 2^e chance, Les petits frères des pauvres et l’association Aurore.

Après de telles journées, Ségolène Delahalle propose au groupe de donner son sentiment à chaud, puis anime un nouveau debriefing une semaine ou quinze jours plus tard : « Nous travaillons beaucoup sur le volet RH, sur ce que ces moments peuvent impliquer en matière de management », explique la dirigeante. Elle insiste sur le fait que ses clients ne sont pas - ou peu - dans la communication, mais avant tout sur la convivialité, le sens et souvent sur la plus value RH.

Des bienfaits sur le management

Ségolène Delahalle illustre les bienfaits de ces rencontres : « Un groupe de Suez Environnement est intervenu auprès de jeunes en difficultés dans une Ecole de la 2^e chance, notamment pour des ateliers sur le recrutement. Ils ont ensuite réfléchi sur la différence entre manager et accompagner. » Autre éclairage que peut procurer une telle expérience : observer, dans une association, des types différents de management, notamment avec les bénévoles.

Seul regret : la difficulté à multiplier ce type de rencontres au sein d’une même entreprise pour faire évoluer plus profondément les postures managériales et d’équipes. « Ce n’est pas une journée qui change tout », reconnaît-elle. Afin de se développer, "Ça me regarde" commence à travailler avec des écoles de commerce dans le cadre de sessions d’intégration. Elle espère aussi pouvoir mettre en place des séquences inter-entreprises afin d’en faire bénéficier des salariés de TPE.