Prix de l’entreprise collaborative 2015 : Des démarches axées sur la performance des organisations

 

Pourtant, il ne s’agit pas tant, ici, de mettre en valeur de simples outils que de distinguer des projets qui « valorisent l’humain », ajoute-t-il. De fait, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis la mise en œuvre des premiers intranets, qui ne proposaient que de l’information corporate“descendante”. Désormais, les entreprises s’appuient de plus en plus sur leurs collaborateurs pour mettre en place des solutions mobiles de partage de l’information et de collaboration, permettant à chacun de gagner en autonomie et en efficacité. Au total, 29 candidatures ont été soumises au jury de cette 18e édition.

Generali France a décroché le Prix de l’entreprise collaborative pour son projet de cellules créatives, groupes de travail autonomes où chacun peut apporter sa contribution à l’évolution de l’entreprise.

 

Aéroports de Paris a été primé dans la catégorie e-RH et management pour le développement, en mode agile, d’une application mobile interactive de gestion des flux de passagers, qui permet aux agents de gagner en autonomie.

 

Keolis est lauréat dans la catégorie communautés et travail collaboratif pour sa plate-forme de partage de savoir-faire, déployée avec un accompagnement particulièrement poussé des communautés.

 

AccorHotels a été distingué dans la catégorie information et communication corporate, pour son intranet groupe nouvelle génération, développé à partir des besoins des utilisateurs et intégrant un réseau social d’entreprise accessible en mobilité.

 

Le jury a également décidé d’attribuer une mention spéciale “coup de cœur du jury” à l’association solidaire, sociale et environnementale Smart Cycle, pour sa plate-forme de recyclage participatif mobile reposant sur la géolocalisation d’objets trouvés.

 

Plus globalement, Régine Combremont, présidente du jury et directrice de la Fabrique digitale du groupe SNCF, a vu dans le cru 2015 « des projets utiles et malins ». Pour Patrick Galiano, les dossiers sélectionnés présentent en effet « des démarches et des outils poussés, novateurs et matures. Les solutions sont ergonomiques, simples d’utilisation et pragmatiques, car destinées au plus grand nombre, au service de la stratégie de l’entreprise ».

 

Autres particularités de cette édition : « Nous avons noté l’importance de la transversalité et de l’agilité dans la conception et le développement de ces plates-formes, poursuit-il. Mais aussi de la pluridisciplinarité dans leur utilisation (tout poste, toute entité). »

Un saut en maturité. Guillaume Aper, président de l’Association française de communication interne (Afci) et directeur adjoint de la communication de JCDecaux souligne, lui aussi, « un saut en maturité » de ces projets : « D’une part, les réalisations péchaient souvent, jusqu’ici, par un manque d’accompagnement. Cette dimension est de plus en plus prise en compte comme étant un facteur clé de succès, et certaines entreprises y mettent des moyens conséquents. D’autre part, on constate que la dimension technologique finit par s’estomper devant la démarche elle-même. »

 

Si l’édition 2015 consacre une nouvelle fois l’innovation participative, elle remet aussi au goût du jour leknowledge management qui, insiste Guillaume Aper, « ne se fait pas tout seul avec des super bases de données, mais nécessite bel et bien de travailler sur des postures d’échange, sur le principe du “donnez et vous recevrez” ».

 

Le développement agile en mode start-up avec l’avis de collaborateurs qui, de fait, se sentent impliqués dans le projet, démontre aussi, cette année, tout son intérêt. « On teste au fur et à mesure, sans chercher au départ à avoir quelque chose de parfait », commente le président de l’Afci.

Travailler sur “l’expérience salarié”. Ce dernier remarque également une tendance à la fusion entre réseau social interne (RSI) et intranet alors que, jusqu’ici, la frontière était encore assez marquée. « C’est un vrai sujet, car le RSI ne doit pas être perçu par le salarié comme un énième outil. Nous ne sommes pas encore sur du “sans couture”, mais il faut travailler sur “l’expérience salarié”, comme on le fait pour le client. À cet égard, l’accès en mobilité des applications proposées offre non seulement un confort de travail, mais aussi une réelle efficacité business. »

 

Pour Patrick Galiano, « nous sommes clairement à un tournant opérationnel. Ces solutions ont pour but de répondre à un problème, d’optimiser la gestion de ressources, de favoriser la communication et de développer l’innovation entre tous. Ce sont maintenant de véritables outils de travail. »