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Les visages neufs de l’expatriation

Liaisons Sociales Magazine | Management | publié le : 18.05.2015 | Anne-Cécile Geoffroy

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Fini, l’expat classique ! L’heure est au travailleur mobile, pas forcément français, se déplaçant au sein de grandes régions du monde. Une tendance qui oblige les groupes à remettre à plat leur gestion des hommes.

On les compte désormais sur les doigts de la main. Ou presque. Les expatriés sont en voie de ­raréfaction dans les multi­nationales. Au profit d’une nouvelle ­population, les «mobiles», ou encore les «internationaux», comme certains les nomment. Ces dix dernières années, les entreprises ont totalement repensé leur politique d’expatriation pour se convertir à un nouveau concept, la mobilité inter­nationale. Elles ont aussi cherché à en ­maîtriser le coût.

«Les groupes français ré­duisent la voilure depuis la fin des années 1990. Et la crise de 2008 n’a fait que renforcer cette tendance. Les expatriés représentent aujourd’hui entre 0,5 et 3% de leurs collaborateurs», explique Yves Girouard, président du Cercle Magellan, un club professionnel spécialisé dans les ressources humaines internationales.

Dans le groupe Capgemini, par exemple, on compte… 50 expatriés pour 130000 salariés dans le monde ! Dans le même temps, près de 20 000 salariés de la SSII se déplacent chaque année hors de leur pays d’implantation. Au cours des trois dernières années, le nombre de salariés mobiles du groupe a même crû de 7% par an. Les relais de croissance n’étant plus dans l’Hexagone, les entreprises tricolores sont friandes de collaborateurs nomades.

Mais les conditions de cette mobilité ont évolué. Tout comme l’origine de ces salariés. «Il y a cinq ans, plus d’un expatrié sur deux appartenait au pays d’origine du groupe. Aujourd’hui, la tendance a complètement changé», explique Philippe Lan, directeur compensation & benefits chez STMicroelectronics et président du Cindex, un autre club réunissant des groupes du CAC40.

Les entreprises s’étant «mondialisées», difficile de réserver la mobilité internationale aux seuls Français. Désormais, ce sont les «TCNs» qui ont le vent en poupe. Les third country nationals, dans le jargon des directeurs mobilité. Des collaborateurs non originaires du territoire de la maison mère qui réalisent des missions dans des pays tiers.

Stéphane Watts, directeur mobilité internationale de Safran, voit émerger ces nouveaux profils. «Jusqu’ici, nos compatriotes étaient majoritaires dans notre population d’expatriés. Sur les 450 salariés internationaux, 70% sont français. Mais l’aéronautique atteint une phase de maturité. Nous avons identifié trois pays, le Maroc, la Chine et le Mexique, dans lesquels certains collaborateurs commencent à vouloir bouger.»

Auteur

  • Anne-Cécile Geoffroy