Top Employers Institute dévoilera le 10 février la liste des entreprises qu'il a certifiées pour 2015 dans l'Hexagone. Son directeur France détaille les tendances et pratiques RH recensées dans ces entreprises distinguées.

Vous vous apprêtez à annoncer la liste des entreprises certifiées Top Employers 2015 en France. Combien sont-elles et comment ont-elles obtenu cette certification ?

Cette année, 58 entreprises sont certifiées Top Employers en France, sur un peu plus de 60 dossiers examinés. Parmi celles qui sont allées au bout de la démarche, deux n’ont pas atteint le résultat minimal nécessaire à la certification. Nous les accompagnerons au cours des années suivantes.

Nous demandons d’abord aux entreprises candidates de renseigner un questionnaire. Etabli sur la base de notre référentiel, il couvre neuf dimensions des ressources humaines et du management et détaille 600 propositions. Nos équipes rencontrent ensuite les entreprises pour valider les questionnaires. Chaque année, notre traitement de l’ensemble des dossiers est certifié par le cabinet Grant Thornton. En France, les certifiés doivent avoir obtenu au moins 60% du résultat de l’entreprise la mieux notée. Toutes les participantes recevront un rapport de benchmark les situant par rapport aux 5 meilleures ou à leurs pairs, sur chacun des critères du référentiel utilisé. Pour les entreprises, le coût du parcours est de 12500 euros annuels sur trois ans.

Qu’est-ce qui caractérise les Top Employers 2015 ?

Trois tendances sont importantes cette année dans les stratégies et pratiques des meilleures entreprises :

- l’intégration commence très tôt, dès la signature du contrat et même avant l’arrivée dans l’entreprise, et devient très importante, avec des dispositifs tels que le mentoring, les médias sociaux et des événements spéciaux nouveaux embauchés. Les entreprises considèrent que les liens de la recrue avec l’extérieur sont particulièrement forts durant cette période où il peut communiquer favorablement sur son nouvel employeur.

- la notion de leadership se précise. Le leadership a longtemps été mal défini, présentant un côté un peu transcendental, associé au charisme. On avait parfois défini une filière management et une filière expert distinctes. Certains Top Employers, pour qui le leadership s’appuie sur la capacité à avoir une vision et à innover, reviennent sur cette disctinction pour réconcilier l’expertise managériale et l’expertise technique, par exemple en déterminant des critères d’évaluation communs aux deux filières.

- les formations sont de plus en plus tournées vers l’extérieur. La participation à des conférences, des séminaires est préconisée et développée et il est demandé un “debriefing“ à ceux qui les suivent. Conférences, congrès, associations professionnelles sont de plus en plus cités comme sources de formation par les employeurs. Par ailleurs les entreprises certifiées ont, en majorité, déployé une ingénierie de formation conduisant à la création de company games, d’e-learning et de social learning.

D'autre part, la gestion des talents, notion déjà ancienne, est de plus en plus investie, de façon opérationnelle, par les directions générales (définition des talents et de parcours spécifiques, participation aux "talent reviews"). De ce fait, la planification des effectifs, process assez administratif, devient de plus en plus qualitative et stratégique.