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Le VIE, un deal gagnant-gagnant

Liaisons Sociales Magazine | Management | publié le : 12.04.2016 | Catherine Abou El Khair

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Plébiscité par les entreprises comme par les jeunes diplômés, le volontariat international en entreprise a le vent en poupe. Mais l’offre ne croît pas aussi vite que la demande.

Les jeunes diplômés se le refilent, comme un témoin entre sprinteurs. Pour espérer décrocher un volontariat international en entreprise (VIE), on s’informe sur le précieux sésame auprès des camarades des promotions précédentes. De leur côté, les services d’insertion professionnelle des écoles affinent leurs réseaux d’anciens. Objectif : trouver des places aux futurs volontaires, en concurrence avec les stagiaires, les alternants… « Aux étudiants qui souhaitent s’expatrier, je conseille d’abord le VIE, ­explique Manuelle Malot, directrice carrières et prospective à l’Edhec. Le meilleur moyen pour partir à l’étranger, dans un cadre sécurisant. »

Avec, de surcroît, une forte probabilité d’embauche à la sortie ou, à défaut, une expérience professionnelle très valorisée sur le marché du travail. Ainsi, 68 % des intéressés se voient proposer un emploi à l’issue de l’expérience et 80 % sont en poste quatre mois après, selon une enquête de Business France datant de 2014. La pratique touche de nombreux secteurs, des PME aux grands groupes français. Ces derniers utilisent chaque année des bataillons de volontaires. Banques et assureurs recrutent à tour de bras, suivis par le secteur automobile et l’industrie pharmaceutique.

En 2014, BNP Paribas proposait 260 postes de VIE, un quota qu’elle renouvelle depuis deux ans dans les mêmes proportions. ­Selon le site de recrutement spécialisé ­eFinancialCareers, la Société générale en recherchait 500 en 2014. Chez Sanofi, le nombre de volontaires en mission augmente de plus de 20 % par an depuis 2013. Le groupe pharmaceutique compte actuellement près de 330 volontaires en mission.

Agrément nécessaire

Cette version moderne du CSNE (coopérant du service national en entreprise), instituée en 2000, fait l’unanimité. Contrairement aux stages, critiqués pour leurs possibles dérives. « Toutes les parties y gagnent, les jeunes diplômés, les en­treprises et même notre pays puisque ces jeunes contribuent à valoriser l’activité économique et le savoir-faire des entrepri­ses françaises », notait, en décembre 2015, un rapport interministériel d’évaluation des politiques portant sur l’engagement international des jeunes.

En 2012, le gouvernement a décidé d’augmenter de 25 % le nombre de VIE en poste, pour atteindre les 10 000 contrats d’ici à 2017. Un objectif en passe d’être atteint : fin janvier, Bu­siness France suivait 9 010 volontaires à l’étranger, contre 7 114 il y a quatre ans. Et les pouvoirs publics aimeraient démocratiser la formule en l’élargissant à des profils de niveau bac + 2 ou bac + 3, encore trop rares. Quant aux entreprises, elles sont 7 246 à bénéficier actuellement de l’agrément nécessaire pour recruter des volontaires.

Auteur

  • Catherine Abou El Khair