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Le nouveau nerf de la guerre

Liaisons Sociales Magazine | Management | publié le : 30.05.2016 | Anne Fairise

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Jusqu’alors réservée à une élite de futurs dirigeants, la gestion des talents se démocratise. Libérer les énergies et potentiels, offrir des opportunités de développement… la compétitivité serait à ce prix. Un vrai défi pour les RH.

Chez Siemens France, la liste des « talents » ne se résume plus à la trentaine de hauts potentiels ­repérés, chaque année, parmi les cadres de moins de 35 ans ultraperformants qui ont déjà franchi deux niveaux hiérarchiques et sont mobiles à l’international. De futurs dirigeants qui bénéficient d’un plan de développement et d’une carrière individualisés. Changement de pied depuis janvier : le talent désigne… chacun des 7 000 ingénieurs, techniciens ou administratifs. « Le message, c’est que chaque salarié peut évoluer, selon son investissement dans le travail, ses efforts, ses qualités ou aptitudes – quelque chose ressemblant à de la mé­ritocratie – et selon son souhait de le faire. Chacun est acteur de sa carrière », note David-Alexandre Gava, chargé de la politique talents. En appui, Siemens met à disposition de nouveaux outils de développement. La plate-forme d’e-learning Learning 4 Everyone, par exemple, pour que chacun se forme à la finance, à l’anglais, à la bureautique.

Parcours moins fléché

Mais le spécialiste de l’automatisation a également élargi le vivier des salariés « à potentiel » à plusieurs centaines par pays. Désormais, les cadres désireux d’une carrière moins accélérée pourront aussi prétendre intégrer le cénacle, qu’ils soient managers, experts ou gestionnaires de projet. Comme ceux avides d’un parcours moins fléché, soucieux de changer de métier. Un process plus bottom-up qui marque un autre revirement. « Auparavant, le groupe décidait qui avait ou non du potentiel. Désor­mais, l’écoute du salarié vient en premier lieu. La motivation et le fait de se ­proposer sont des facteurs déterminants pour la réussite dans un nouveau poste », souligne David-Alexandre Gava. Un gage d’implication. Une nécessité, surtout, pour la filiale française, qui anticipe un profond renouvellement de ses troupes du fait des départs à la retraite.

Auteur

  • Anne Fairise