L’heure des bilans sonne douloureusement pour les quadragénaires. Beaucoup se sentent bloqués sur un palier de carrière, ignorés
d’un management plus préoccupé des seniors et de la génération Y.
« Ce n’est pas comme ça que ma vie et ma carrière étaient censées se dérouler ; je ne sais pas combien de temps je pourrai encore tenir » : cette introspection inquiète pourrait être celle de nombreux salariés en milieu de carrière.
A l’âge des bilans, ils sont à la fois préoccupés de l’avenir, démotivés, et parfois amers. Bref, touchés de plein fouet par la crise de la “middlescence”.
Ce témoignage a été recueilli auprès d’un cadre du management intermédiaire, lors de la vaste enquête menée aux Etats-Unis par les consultants américains Robert Morison, Tamara Erickson et Ken Dychtwald, qui leur a permis de théoriser, en 2006 (1), ce concept de middlescence, crise de la moitié de vie, et de tracer les contours du malaise généralisé des salariés à mi-carrière.
En France comme outre-Atlantique, ces quadragénaires, piliers de leur entreprise, capables d’aligner des heures de travail à rallonge, se disent aussi de moins en moins passionnés par leur job, une bonne partie d’entre eux ont le sentiment d’être dans une impasse professionnelle. Ils sont à la fois guettés par l’ennui et le burn-out, ou épuisement au travail. Ils rêvent d’un autre destin.