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Laurent Delmas mène la révolution digitale d’Edenred

Liaisons Sociales Magazine | Management | publié le : 28.09.2015 | Sabine ­Germain

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Edenred a quitté le giron du groupe Accor pour poursuivre son expansion. Et engager sa mutation numérique. Un défi majeur pour ses salariés, que son directeur général France relève en douceur.

C’est sous la canicule qu’Edenred a célébré ses cinq ans, le 2 juillet. Les 700 salariés en France du pionnier du titre-restaurant ont fait la fête tard dans la nuit, sur le thème de «la Guerre des étoiles». Leur directeur général, Laurent Delmas, n’a pas hésité : il est passé du côté obscur de la force, déguisé en Dark Vador. «Disons qu’il faut avoir le courage d’assumer un tel costume… et un petit côté facétieux», sourit-il.

Du courage, il a dû en avoir en 1992 quand il s’est vu confier, à 28 ans, la création d’une filiale en Turquie. Puis en septembre 2001, quand il a repris au pied levé la direction de la filiale américaine après le décès du patron dans l’avion s’écrasant sur le Pentagone. Et, plus encore, en 2010 quand Accor Services, futur Edenred, a quitté le giron d’Accor pour accélérer son développement et trouver en Bourse les moyens que le groupe hôtelier, alors en difficulté, ne pouvait plus lui donner.

Bonne pioche: la société, qui se cherche un nouveau P-DG depuis le départ de Jacques Stern, le 1er août, réalise plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires dans 42 pays. Sa croissance n’est pas spectaculaire (+7% entre 2010 et 2014), mais pérenne. Berceau historique, la France n’est plus que le deuxième marché avec 143 millions d’euros de chiffre d’affaires, loin derrière le Brésil.

Né d’un empilement de filiales, de produits et de sites, Edenred a rationalisé son organisation en regroupant ses collaborateurs français dans son nouveau siège de Malakoff, au sud de Paris. «Il nous a fallu trois ans pour recréer un socle social, négocier des accords collectifs, établir une classification, harmoniser la politique de rémunération», précise Nadine Lebrec, l’énergique DRH arrivée juste après la scission.

Des bases solides étaient en effet nécessaires pour initier un grand projet: la transformation numérique. Inventeur en 1963 du Ticket Restaurant, Edenred est aujourd’hui le promoteur de sa dématérialisation. Si le paiement par carte n’est autorisé en France que depuis mars 2014, il est déjà très répandu dans le monde. Et même ultra-majoritaire en Amérique du Sud. En France, ce mode de règlement reste confidentiel (à peine 5% des ventes). Mais il est appelé à se généraliser et à remplacer les 100 millions de titres expédiés chaque année à 6,7 millions de salariés dans 100000 entreprises et collectivités.

Auteur

  • Sabine ­Germain