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Laurent Allard discipline la folle croissance d’OVH

Liaisons Sociales Magazine | Management | publié le : 20.09.2016 | Sabine ­Germain

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En quinze ans, la petite start-up est devenue le leader européen des infrastructures Internet. Laurent Allard, son nouveau directeur général, a pour mission d’en faire un champion mondial tout en préservant son esprit start-up et do it yourself.

Si les fées du storytelling s’étaient penchées sur le berceau d’OVH, elles en auraient fait une saga comme la Silicon Valley sait en produire. Mais Roubaix est aux antipodes de Palo Alto et la friche industrielle investie par le leader européen des infrastructures Internet manque sérieusement de palmiers. Le parcours de son fondateur vaut pourtant les plus belles légendes du numérique : né il y a quarante et un ans en Pologne, Octave Klaba débarque dans le Nord à 16 ans.

Quatre ans plus tard, encore étudiant à l’Icam de Lille, le jeune geek crée OVH : ce nom est-il l’acronyme d’« on vous héberge », en référence à son activité, ou d’« Oles Van Herman » son pseudo de joueur en ligne ? Octave Klaba entretient le mystère. Mais il a fendu l’armure en juin 2015, quand son entreprise a passé le cap du millier de salariés. «   000, c’est juste dingue. En 1999, j’ai démarré seul dans un bureau », tweetait-il alors.

Son ex-start-up n’en finit plus de grandir : avec 17 data centers (hébergeant plus de 1 million de serveurs) et un réseau de fibre optique d’une capacité mondiale de 4 térabits par seconde, OVH cible aujourd’hui les grandes entreprises pour déployer les offres d’hébergement, de messagerie, de stockage et de cloud qui ont fait un carton auprès des PME. Mais le groupe doit se structurer pour maîtriser son développement, attirer les ­talents et leur donner de véritables perspectives de carrière tout en préservant sa culture du « fait maison ». C’est la mission de Laurent Allard, le directeur général recruté en février 2015.

Au rythme de 200 embauches par an, le siège roubaisien passera de 750 salariés à 1 500 en 2020. Avec deux types de geeks : les équipes de développement informatique d’un côté et les conseillers clientèle de l’autre. Auxquels s’ajoute une centaine de personnes à l’hébergement – en majorité des opérateurs et des techniciens chargés de la fabrication des serveurs et du positionnement dans les data centers – et 250 aux fonctions support. Les « OVH cities » de Brest, Rennes, Lyon, Strasbourg et Toulouse connaîtront le même rythme de croissance. Ces sites de 20 à 40 personnes implantés dans des villes universitaires, près des réservoirs de talents, porteront le solde net du groupe à 250 recrutements par an.

Auteur

  • Sabine ­Germain