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« La coopération au travail est un facteur de compétitivité »

Entreprise & Carrières | Management | publié le : 02.04.2015 | Violette Queuniet

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Christophe Dejours a travaillé avec des dirigeants d'entreprise sur l'intelligence collective et la coopération.

Crédit photo Serge Canasse

À rebours du modèle gestionnaire, le modèle de la coopération expérimenté dans plusieurs entreprises favorise le plaisir et la santé au travail, et démontre son efficacité économique, assure le titulaire de la chaire psychanalyse-santé-travail du Cnam dans son dernier ouvrage Le Choix – Souffrir au travail n’est pas une fatalité.

E & C : Vous montrez dans votre dernier livre comment des entreprises se sont fondées sur vos travaux pour en finir avec la souffrance au travail. Comment s’est opéré ce passage de la théorie à la pratique  ?

Christophe Dejours : Par la rencontre avec des personnes membres de comités de direction d’entreprise et des dirigeants qui commençaient à avoir des doutes sur la validité et la fiabilité des méthodes actuelles de gestion du travail. Ces dirigeants ont fait appel à mon équipe pour essayer de trouver une alternative à l’évaluation individuelle de la performance. Ils pressentaient que quelque chose n’allait pas dans cette manière de faire et craignaient qu’un jour ou l’autre, leur entreprise soit à son tour le théâtre de suicides sur le lieu de travail. À partir de là, nous leur avons proposé d’aller plus loin, de s’intéresser aux conditions qui rendent possible le travail ensemble, c’est-à-dire aux questions de l’intelligence collective et de la coopération.

La coopération est un élément essentiel de votre modèle théorique d’une organisation favorisant le plaisir au travail. Pourquoi ?
La coopération recèle en effet un pouvoir immense de transformation sur le plan de la santé mentale. Pourquoi ? Parce qu’elle repose sur la construction de règles par les membres d’un collectif de travail. Pour qu’une équipe puisse véritablement coopérer, il est essentiel qu’elle produise des règles de travail qui visent toujours deux choses en même temps : la qualité de ce qu’on produit, d’une part ; le vivre ensemble, d’autre part. Toutes les règles de travail, toutes les règles de métier construites selon le modèle de la coopération sont toujours des principes de savoir-vivre entre les gens qui les construisent. Et...

Auteur

  • Violette Queuniet