Pour prévenir les angoisses des salariés et de leurs proches après les tragédies de Charlie Hebdo et de la porte de Vincennes, Malakoff Médéric a mis en place un service d'écoute psychologique accessible en permanence.

Charlie Hebdo s’affiche partout, y compris sur les murs des bureaux. Pas facile de reprendre le cours de sa vie comme si de rien n’était. La stupéfaction se dispute à l’angoisse de voir de nouvelles tragédies se produire à nouveau. Spontanément, Malakoff Médéric a donc mis en place un numéro vert à disposition des salariés et de leurs proches.

Accessible 24 heures/24 et 7 jours/7, il est proposé « à tous ceux qui ont été impliqués ou à proximité des attentats et/ou prises d’otages ainsi qu’aux personnes pour qui ces évènements ont eu une résonance particulière, avec notamment, l’apparition d’un fort sentiment d’anxiété », souligne un porte-parole du groupe de protection sociale. Gratuites et anonymes, les prises en charge sont assurées par des psychologues cliniciens du cabinet Eleas.

Syndrome post-traumatique

Aucune demande individuelle ou du CHSCT n’est à l’origine de cette initiative assez unique en son genre. « Ce sont des événements qui ont interpellé la France entière et aussi Malakoff Médéric », poursuit la direction. Un souci de prévention cohérent avec la stratégie du groupe qui a fait du bien-être et de la santé au sens large un axe de développement.

Juridiquement, l’entreprise doit certes veiller à la santé mentale de ses collaborateurs. Mais quand les conséquences sont liées à des phénomènes extérieurs ? « De tels drames réveillent des syndromes post-traumatiques qui génèrent des angoisses, une peur de mourir, souligne Jean-Louis Ferrein, directeur d’Adelphis, un cabinet de RH. Des émotions premières vécues lors de la petite enfance ou à certaines périodes de la vie, après un accident de la route par exemple, remontent et sont difficilement gérables. C’est comme un verrou qui saute et qui peut perturber l’efficacité au travail, les relations avec les collègues… » Assuré pendant un mois, ce soutien pourra être prorogé en cas de besoin. Mais pas sûr qu’il croule sous les appels. La pudeur est parfois plus forte que la douleur…