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De l’art délicat du courage

Liaisons Sociales Magazine | Management | publié le : 05.05.2015 | Anne Fairise

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A en croire le succès des formations qui l'exaltent, le courage est en vogue. Les entreprises incitent leurs managers à en faire preuve. Mais elles ne leur offrent pas les conditions pour y parvenir.

Au front, les managers: osez le courage! Fini, le temps du confort, du consensus mou et des décisions peu ou faiblement portées. L’époque est à l’implication, à voir la floraison récente de conférences ou de formations appelant à «exprimer», «affirmer» ou «développer son courage managérial». Une expression qui parle aux dirigeants, DRH et autres prescripteurs de formations, dans le privé comme dans le public, également confronté à la nécessité de « faire plus avec moins » et de piloter au plus serré.

Évidemment, les organismes en pleine mutation sont les plus demandeurs. L’école des dirigeants de la protection sociale, qui a intégré pour la première fois l’an passé le sujet à son offre, n’est pas étonnée du succès rencontré. «Les cadres des organismes de Sécurité sociale sont en plein désarroi. Jusqu’à présent, leur activité était très normée, et gérée par les procédures. Les réorganisations, les réductions d’effectifs et les réductions budgétaires leur imposent à présent de s’en extraire et de prendre des décisions, sans qu’ils aient toujours de consignes explicites», note Gilles Nezosi, directeur de la formation continue.

Mais le thème rencontre un écho bien plus large. «Les entreprises arrivent avec des demandes très variables selon la maturité managériale de leurs équipes», commente Véronique Rousseau, du cabinet Ressources et Pédagogie, qui monte depuis deux ans des formations sur mesure. La palette des attentes est grande. Entre ce P-DG qui ­désespère de trouver des relais dans l’encadrement intermédiaire pour porter les décisions im­populaires, les ­nouveaux ­serrages de vis et les mobilités forte­ment incitées. Cette PME qui ex­prime un besoin tout pragmatique: voir, enfin, remonter du terrain « des entretiens annuels d’évaluation exploitables », pas une flopée de notations similaires, au plus haut de l’échelle! Ou cette société de services excédée que ses managers soient incapables de gérer les exigences débordantes des plus jeunes et de dire «non».

Auteur

  • Anne Fairise