logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Compétition accrue dans le recrutement

Liaisons Sociales Magazine | Management | publié le : 10.11.2014 | Eric Béal

Image

Après deux années noires, le marché du recrutement se porte mieux même si la reprise est fragile. Les cabinets liés aux grands groupes de travail temporaire tentent d'en profiter. Explications.

Nouvelle signature de marque, campagne de notoriété dans la presse et annonce de recrutements massifs. Fin septembre, Experis Executive, le cabinet de chasse de têtes filiale de ManpowerGroup, claironnait son intention de se développer à la face de ses concurrents. De son côté, Badenoch & Clark, la filiale d’Adecco spécialisée dans le recrutement de cadres et de dirigeants, créait un département de management de transition avec l’arrivée de Stéphanie Sabau, transfuge de Michael Page Interim Management.

Le marché du recrutement va mieux et les cabinets liés aux grands groupes de travail intérimaire semblent vouloir en profiter. « Après deux années de chute autour de 10 % annuels, nous nous attendons à une croissance du marché entre 1 et 5 % en 2014. Mais cela reste très fragile », estime Jean-Paul Brette, P-DG du groupe Hudson et président du Syntec Conseil en recrutement.

La reprise est timide, mais Emmanuel de Catheu, directeur général d’Experis Executive, parie sur sa consolidation. « Nous allons croître, mais nous ne prétendons pas nous mesurer aux cabinets internationaux du secteur qui comptent plus d’une centaine de consultants », corrige-t-il. Et de préciser que son cabinet emploie 35 personnes actuellement et pourrait en recruter quelque 80 d’ici à trois ans.

Face à cette communication offensive, les spécialistes restent calmes. « Le marché français du recrutement a toujours été hyperconcurrentiel et très éclaté. De nombreux cabinets ont fermé, fusionné ou réduit la voilure ces cinq dernières années. Et lorsque le marché connaît un mieux, certains en profitent pour se repositionner », explique Virginie Groussard, responsable de Resource Solutions France, filiale du groupe de recrutement spécialisé Robert Walters.

« Il faut se méfier des annonces tonitruantes. Il y a des cabinets qui sont très prompts à recruter lorsquele marché se redresse. Mais ils licencient aussi rapidement en cas de retournement », indique Maryvonne Labeille, directrice de Labeille Conseil, un cabinet d’une dizaine de consultants. Présente sur le marché depuis des années, elle utilise exclusivement les réseaux sociaux pour trouver de nouvelles recrues. Et n’hésite pas à les débaucher chez les concurrents.

Pour sa part, Emmanuel de Catheu souhaite attirer des consultants confirmés et spécialisés. Pour accélérer le développement d’Experis Executive, il ne s’interdit pas de recourir à la croissance externe en rachetant un petit cabinet. Preuve que pouvoir s’appuyer sur un grand groupe facilite les projets d’expansion.

Auteur

  • Eric Béal