Pour mieux préparer les futurs managers aux compétences attendues par les entreprises, Audencia a revisité son système d’évaluation. Accessible en ligne, il dresse un portrait à 360° des compétences transversales acquises durant la scolarité.

Bienveillance, empathie, curiosité, éthique… Pour mieux préparer ses étudiants aux compétences attendues par les DRH, le groupe Audencia a complètement refondu son système d'évaluation imaginé il y a plus de dix ans. Baptisé C4B – pour Competencies for Business – le nouveau portfolio des compétences est désormais accessible en ligne. Et il dresse un véritable portrait à 360° des étudiants semestre après semestre, stage après stage.

"Les étudiants sont non seulement évalués par leurs enseignants et leurs tuteurs lors des stages en entreprise, mais aussi par leurs pairs, c'est à dire les autres étudiants, et enfin par eux-mêmes", décrit Carole Le Rendu, enseignant-chercheur en management des ressources humaines et responsable de la démarche compétences pour le groupe Audencia.

Compétences comportementales

L'évaluation des élèves est organisée autour de cinq blocs de compétences : leur capacité d'analyse, leur faculté à agir, leur orientation RSE, leur esprit entrepreneurial et leur capacité à coopérer. Pour l'école nantaise, il s'agit d'aider les étudiants à mieux se connaître et se situer dans un contexte incertain. Autant de compétences comportementales, et non plus métier comme autrefois, que les entreprises attendent de leurs futures recrues.

Les étudiants commencent réellement à utiliser l'outil depuis janvier. Les premières notes étant tombées, les premiers stages terminés, et les travaux de groupe bouclés, les uns et les autres découvrent leurs profils de compétences à travers des graphes de couleurs. "Cet exercice les oblige à porter un regard professionnel sur leurs collègues mais aussi sur eux-mêmes", indique Carole Le Rendu. Un exercice très nouveau pour des étudiants habitués jusqu'ici à être évalués par leurs seuls profs.

Passager clandestin

"Nous avons observé différentes stratégies et jeux d'acteurs mais très vite cet outil a permis d'auto-réguler le fonctionnement des groupes d'étudiants et de révéler les passagers clandestins", ajoute l'enseignante. Concrètement, le tire-au-flan qui s'auto-évalue de façon positive ne peut pas ignorer très longtemps le jugement de ses pairs ; idem pour celui qui sous-évalue constamment sa participation aux travaux de groupe quand ce dernier le juge positivement.

"On repère assez vite également les comportements autoritaires ou les effets de compétition qui peuvent se mettre en place. Et on en profite pour travailler avec les étudiants sur ces points", souligne Carole Le Rendu. L'école associe son service orientation et les consultants carrière qui interviennent tout au long de l'année auprès des étudiants lors de rencontres collectives ou individuelles.

Jusqu'ici, les étudiants ont joué le jeu de l'évaluation (sur les 430 élèves concernés, seuls deux n'ont pas évalué leurs pairs ou ont négligé de s'auto-évaluer). Les mois qui viennent diront s'ils utilisent ces données pour convaincre un recruteur de les embaucher. L'outil, développé par la direction des services informatiques du groupe, permet en tout cas de télécharger un profil complet. Mais il en interdit l'accès aux recruteurs.