L’institut Top employers France a livré la liste des entreprises certifiées en 2016. Et il détaille plusieurs évolutions dans les RH et le management de ces entreprises auditées.
L’institut Top employers France a délivré, le 10 février, sa certification à 64 entreprises françaises, soit 10% de plus que l’année dernière (liste en pièce jointe ci-dessous). Ces employeurs, d’un effectif moyen de 12000 salariés, ont fait la preuve d’un ensemble de bonnes pratiques RH et démontré la qualité des conditions de travail qu’ils offrent à travers un processus d’audit complet propre à cet institut d’origine néerlandaise.
Ce HR Best Practice Survey recense plus de 850 pratiques RH et de management. Le questionnaire proposé aux entreprises couvre 9 domaines de la GRH et du management et comprend 600 propositions pour une centaine de questions. «Les entreprises sont accompagnées sur trois ans pour s’approprier ce référentiel et transcrire leurs pratiques, précise Benoît Montet, directeur France de Top Employers. L’ensemble du processus est soumis à l’audit d’un cabinet indépendant». La participation à l’ensemble du dispositif, qui permet en outre de bénéficier de benchmarks très précis, est facturée 13750 euros par an. Les résultats étant traduits en points, les entreprises obtenant au minimum 60% de la note de référence au niveau européen sont certifiées.
Entrants et sortants. Un peu plus de 60 employeurs étaient donc dans ce cas en France cette année. Parmi eux, BNP Paribas , Faurecia, Maif, Orange, PepsiCo France, RATP, SNCF, Société Générale notamment, sont reconduits parmi les certifiés. Au nombre des entrants remarquables : Bouygues Telecom -qui rejoint Bouygues Immobilier-, Carrefour France, Electrolux Homme Products France, Goodyear Dunlop Tires France, mais aussi SAS Institute, habitué de la liste mais absent l’année dernière. Parmi les sortants : Kone, La Poste, SFR.
La campagne de certification permet aussi de consolider des éléments de tendance. Comparativement à leurs homologues européens les Top employers français peinent à formaliser une “Proposition de valeur employé“ (PEV, ou EPV pour l’acronyme anglo-saxon). Enjeu clé pour la construction de la marque employeur, elle consiste à définir de façon concrète et transparente les avantages distinctifs proposés par l’entreprise (culture, carrière, environnement de travail, rémunération...). « 48% des Top employers français l’ont fait -dont la moitié seulement disposent d’une PEV accessible en ligne- contre 68% des Top employers européens», précise Benoît Monet.
Une autre particularité des Top employers français concerne la formation : ils restent moins nombreux à proposer des serious games que dans le reste de l’Europe et ne sont que 41% à proposer un environnement de formation en ligne accessible de partout, contre 71% des européens. Ces derniers ont aussi bien plus tendance à confier à leur propres collaborateurs la création de supports de formation métier.
Gestion des talents. Les Top employers français sont en revanche alignés sur les pratiques européennes en matière de gestion de talents, souligne Benoît Montet. 95% en font un sujet de comité exécutif, traduisant le lien entre stratégie business et stratégie RH. «La préoccupation est désormais de parvenir à mesurer le retour sur investissement de cette gestion des talents, au-delà des classiques entretiens annuels et actions de GPEC, en développant de nouveaux indicateurs», ajoute le patron de Top Employers France. D’où l’importance croissante des outils d’analytics et de big data RH.
Enfin, un effet collatéral de l’explosion de la digitalisation et de l’usage des outils collaboratifs apparaît dans l’analyse des informations recueillies : «Entre les outils numériques de networking et les bureaux de plus en plus flexibles, les collaborateurs expriment le besoin d’échanger avec des référents physiques et de renforcer les contacts humains», selon Top employers. En 2016, les employeurs certifiés expriment plus nettement (+10%) leur souhait d’organiser davantage de rencontres avec leurs salariés.
