Les salariés français travaillent plus… sans être toujours rémunérés pour ce surcroît d'activité. C’est le constat de l’étude « People at Work 2021: l'étude Workforce View » réalisée par ADP. À partir des données recueillies auprès de plus de 32.000 salariés issus de 17 pays, ADP a établi que le nombre moyen d’heures supplémentaires hebdomadaires non rémunérées s’établit désormais à 9,2 heures par personne. Il n’était que de 7,3 heures avant le début de la pandémie de Covid-19. Soit une progression supérieure à 20 %. En France, ce sont désormais les deux tiers des salariés (66 %) qui déclarent réaliser des heures supplémentaires non rémunérées. Un sur cinq (22 %) estime même que le volume de ces heures non rémunérées dépasse 10h par semaine. Avant la pandémie, seuls 10 % des salariés déclaraient se trouver dans une telle situation. Parmi les salariés, ceux dits de « première ligne » affirment faire davantage d’heures supplémentaires non rémunérées que ceux qualifiés de « non essentiels », les premiers déclarant un volume hebdomadaire moyen de 7,17 h et les seconds 5,98 heures.
Autre fait significatif, cette tendance est encore plus marquée chez les salariés les plus jeunes. Parmi la génération Z, âgés de 18 à 24 ans, ils sont 75 % à affirmer effectuer des heures supplémentaires non payées, dont un tiers (33 %) plus de dix heures par semaine, soit deux fois plus que les personnes âgées de plus de 35 ans, qui ne sont que 15 % à déclarer réaliser un volume hebdomadaire supplémentaire du même ordre.
Parmi les secteurs les plus touchés par le phénomène figure celui des médias et de l’information. Quasiment la moitié des salariés (47 %) y sont enclins à travailler régulièrement et en moyenne au moins dix heures supplémentaires non rémunérées par semaine. À l’autre bout du spectre se trouve le secteur du transport (routier, air, rail, maritime). Fortement impacté par la crise économique, c’est le domaine où sont réalisées le moins d’heures de travail. À peine un sixième (14 %) des salariés de ce secteur déclarent effectuer plus de 10 heures supplémentaires par semaine, la moyenne se situant à 4,42 heures. Quant aux salariés qui travaillent à distance, ils estiment réaliser plus d’heures supplémentaires non rémunérées que ceux se rendant sur leur lieu de travail, soit 7,64 heures par semaine contre 5,94 heures. Ce sont les salariés qui ont adopté une approche hybride, mêlant activités sur site et à domicile, qui déclarent réaliser le plus d’heures supplémentaires non rémunérées (7,87 heures).