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Les Français souhaitent que l'écart de salaire se réduise entre les cadres et les caissières

ISRH | Remunération globale | publié le : 17.06.2020 | Nathalie Tran

Les Français aimeraient que les salaires des cadres chutent de 10 % et que ceux des caissiers progressent de 32 %.

Crédit photo Adragan/Adobe Stock

Les Français souhaitent que les caissiers de supermarché, les éboueurs, les brancardiers, les magasiniers, les infirmiers, les aides ménagères, les aides à domicile, les livreurs, etc. – tous ces travailleurs mis en avant pendant la crise – soient mieux rémunérés. Interrogés par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) pendant le confinement, entre mi-avril et début mai, ils estiment que le salaire d’un caissier de supermarché devrait être augmenté de 271 euros en moyenne, et celui d’un cadre dans une grande entreprise diminué de 415 euros. Cette aspiration à une société plus égalitaire n’est pas née avec le confinement et la crise du coronavirus. En 1998, déjà, les Français souhaitaient baisser un peu les salaires des cadres (- 14 % contre - 10 % en 2020) et augmenter plus fortement les salaires des caissiers (+ 21 %  et + 32 % en 2020). Toutefois, ils surestimaient le salaire d’un cadre, pensant qu’il était de 4 833 euros, et sous-estimaient celui d’un caissier, le situant en dessous du salaire minimum de l’époque, si bien que les inégalités de salaire étaient amplifiées. Les personnes interrogées en 1998 pensaient, en effet, qu’un cadre d’une grande entreprise gagnait 5,6 fois plus qu’un caissier de supermarché.

Aujourd’hui, les Français ont une bonne connaissance des niveaux de salaires net. Celui d’un cadre ou d’une profession intellectuelle supérieure est estimé à 4 184 euros en moyenne par les répondants, soit un montant très proche de celui obtenu par l’Insee à partir des déclarations annuelles de données sociales (Dads). De même, celui d’un caissier de supermarché est estimé à 1 309 euros en moyenne, soit un salaire légèrement supérieur au Smic, ce qui est cohérent avec les données disponibles. Les résultats de l’étude montrent que, malgré la très forte médiatisation de ces métiers souvent invisibles, et le soutien apporté par la population durant le confinement, la hiérarchie des salaires existant aujourd’hui n’est cependant pas complètement remise en cause.

Auteur

  • Nathalie Tran