En 2022, les rémunérations devraient enregistrer une hausse inédite depuis dix ans, selon les données de l’Observatoire annuel de la performance sociale et des rémunérations publiées par le cabinet LHH. Les négociations tenues dans les entreprises ont abouti à une augmentation moyenne de 3 % des rémunérations. Un phénomène qui aurait trois causes : un effet de rattrapage d’après crise sanitaire, la volonté de soutenir les objectifs de croissance en trouvant les compétences nécessaires et l’aiguillon de l’inflation qui réduit le pouvoir d’achat.
Si cette hausse présente un caractère inédit, elle reste cependant largement en deçà de la progression des prix à la consommation. Selon les données publiées par l’Insee le 31 août (Informations Rapides n°171), le rythme de l’inflation annuelle a atteint 5,8 % en août, en légère décrue par rapport au mois précédent (6,1 %), du fait du "ralentissement des prix de l’énergie". L’Insee précise que "les prix des services progresseraient sur un an au même rythme que le mois précédent" et, plus déterminant encore, que "ceux des produits manufacturés et de l'alimentation (notamment hors produits frais) accéléreraient". Compte tenu du poids de ces éléments dans la consommation des salariés, la pression sur les rémunérations ne devrait guère connaître de répit.
Pour ce qui est de l’année 2022, le cabinet LHH constate une progression des rémunérations dans l’ensemble des secteurs. L’industrie se distingue avec une hausse moyenne de 3,15 % supérieure à celles d’autres filières. Le secteur financier se situe en dessous avec une moyenne de 2,5 %. Autre point notable et inédit : les entreprises ont misé sur les augmentations générales dont le taux médian se situe à 2,11 %. Ces mesures globales touchent plus de sept ouvriers, employés, techniciens et agents de maîtrise sur dix (71 %) et près de la moitié des cadres (47 %). Les augmentations individuelles se situent à un taux médian de 1,66 % et elles ont été attribuées à 67 % des ouvriers et employés, 84 % des techniciens et agents de maîtrise, et 91 % des cadres.
Selon le cabinet LHH, 2023 devrait poursuivre sur la même voix puisque 95 % des entreprises prévoient d’augmenter les salaires l’année prochaine. En moyenne, cette progression devrait atteindre 3,5 %. L’attitude des différents secteurs devrait cependant évoluer par rapport à 2022. Alors que les dirigeants de l’industrie tablent sur une hausse de 3,5 %, le secteur tertiaire financier pourrait le dépasser avec une moyenne de 3,65 %. Quant aux autres filières, les données recueillies indiquent un taux média de progression de 4 %, avec des pics comme le digital dont les salaires devraient afficher une hausse moyenne de 5 %.
