La pression monte sur les grandes chaînes de supermarchés britanniques pour qu'elles restituent les sommes octroyées par le gouvernement sous forme d'avantages fiscaux au début de la pandémie. En mars dernier, pour sécuriser la distribution de denrées alimentaires, les autorités avaient mis en œuvre des avantages fiscaux sur douze mois pour les entreprises de la grande distribution en Angleterre et au Pays de Galles. Or les grandes enseignes ont enregistré une forte hausse de leurs ventes. Les six grands distributeurs - Tesco, Sainsbury's, Asda, Morrison, Aldi et Lidl vont, au total, économiser l'équivalent de plus de 2 milliards d'euros sur l'année fiscale, selon les calculs publiés par Altus Group, ce qui correspond à une livre sterling d'avantage fiscal pour six livres sterling de revenus d'activités. Un scandale pour certains, dont Esther McVey, élue du parti Conservateur et ancienne ministre du Logement de l'équipe de Boris Johnson. D'autant que les chaînes de supermarchés ont versé de généreux dividendes à leurs actionnaires. Ainsi, Sainsbury's, qui a bénéficié de l'équivalent de plus de 250 millions d'euros d'avantages fiscaux sur le premier semestre 2020, a distribué la même somme, et même un peu plus, en dividendes... Autant d'argent qui aurait pu servir à subventionner les cantines scolaires, dont le budget est dix fois inférieur au total des avantages fiscaux reçus par les chaînes de supermarchés, souligne Esther McVey. Elle estime que les aides fiscales devraient au contraire bénéficier aux petites entreprises dont un certain nombre ne sont pas éligibles à des aides d'urgence. Quant au parti Travailliste, il s'insurge également, considérant que l'aide de l'État devrait avant tout cibler le maintien de l'emploi. La grande distribution, elle, met en avant les coûts supplémentaires qu'elle a dû absorber dans le cadre de la crise sanitaire pour justifier le coup de pouce fiscal.