Dans un ouvrage à paraître début octobre chez Economica ("Une nouvelle Sécurité sociale, de Bismarck à Macron"), le journaliste François Charpentier passe au scalpel les propositions de Jean-Paul Delevoye pour réformer les retraites par répartition. En creux, explique cet orfèvre en matière de protection sociale, le haut-commissaire prépare l'opinion à une baisse du "rendement" des retraites, c'est-à-dire le prix que va payer chaque Français pour sa pension. Un rendement de 5 % signifie qu'un actif récupère, en vingt ans de retraite, l'équivalent des cotisations qu'il a versées durant sa vie professionnelle. Or, c'est en gros ce que prévoit Jean-Paul Delevoye (5,5%) avec le futur régime universel par points. Pour mémoire, rappelle François Charpentier, le rendement était, en 1995, de 9,20 % pour le régime Agirc (cadres) et de 8,76 % à l'Arrco (non-cadres). Et l'accord patronat-syndicats de 2015 sur les retraites complémentaires tablait sur un taux de 6 % pour les années 2016-2018. Quand on lit le haut-commissaire dans le texte, ajoute le journaliste, tout laisse à penser que le rendement de 5,5% annoncé cet été pourrait encore baisser d'ici 2025, année de mise en œuvre de la réforme Macron. Sauf si l'espérance de vie, qui stagne, recommence à augmenter…