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STX cherche compétences en urgence

Liaisons Sociales Magazine | Formation Continue | publié le : 07.04.2016 | Eric Béal

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Fort d'une série de commandes de grands paquebots, le chantier naval de Saint-Nazaire a besoin d’embaucher. Mais les compétences manquent.

Quatre en plus ! Avec la signature, ce mercredi 6 avril à l'Elysée, d'une intention de commande de quatre paquebots supplémentaires, le chantier naval de STX France à Saint-Nazaire affiche un plan de charge qui lui garantit de l'activité jusqu'en 2026. Le plein emploi durant les dix prochaines années pour le site et ses sous-traitants.

Fin 2015, Laurent Castaing, le DG du site, avait déjà assuré aux 2 600 salariés que l’entreprise allait investir 100 millions d’euros dans le cadre de son plan quinquennal baptisé Smart Yard 2020. Après l’Harmony of the Seas, un paquebot livré en mai, treize autres navires sont planifiés. Sans compter les sous-stations électriques pour champs éoliens.

Quelque 450 salariés ont déjà été embauchés depuis 2013 et la direction estime ses besoins entre 150 et 200 personnes en 2016. « Nous avons d’abord recruté des ingénieurs et techniciens pour nos bureaux d’études, indique Serge Bourdon, DRH du site. Mais nous recherchons des ouvriers pour monter en charge au niveau de la production. » Or les métiers de soudeur, ­chaudronnier ou charpentier n’at­tirent plus les jeunes. Et la concurrence est rude sur ce type de savoir-faire.

Une école interne

« Notre région abrite des entreprises des secteurs naval, aérien et éolien. Or tous les trois redé­marrent en même temps et ont besoin de compétences identi­ques. Par ailleurs, les sous-traitants embauchent également. Depuis 2012, leurs effectifs présents sur nos chantiers ont doublé pour atteindre 4 000 per­sonnes », précise le DRH. Ses services se sont rapprochés de Pôle emploi et des lycées voisins, mais l’éducation nationale a du mal à ouvrir rapidement des CAP ou des BEP.

La solution est donc à trouver en interne. « Nous avons recruté une trentaine d’alternants supplémentaires et nous espérons ouvrir une école de soudure au sein des ateliers, en collaboration avec l’Afpa », indique Serge Bourdon. Les postes des élèves seront installés dans les ateliers pour un apprentissage accéléré. Les Apprentis d’Auteuil pourraient également être sollicités. Enfin, le site Web de l’entreprise va être refondu pour mettre en avant les infos concernant les métiers et les carrières.

Ce discours laisse la déléguée FO, Nathalie Durand-Prinborgne, sceptique. « Les agences d’intérim ont plein de soudeurs et de charpentiers à proposer depuis les plans sociaux que nous avons connus dans la région », assure-t-elle. La présence de travailleurs détachés sur le site et la sous-­traitance d’une partie de la charge à l’étranger ne sont pas pour la convaincre des bonnes intentions de la direction. Reste que, depuis 2015, les chantiers sont redevenus créateurs nets d’emplois.

Auteur

  • Eric Béal