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Salariés et DRH inquiets sur l'obsolescence des compétences (Cegos)

Formation | publié le : 14.10.2020 | Benjamin d'Alguerre

47% des DRH français jugent que les compétences des salariés seront dépassées à un horizon de trois ans, conséquence des multiples transformations (digitales, technologiques, sociales, sociétales, environnementales…) que rencontrent les entreprises.

Crédit photo Rudzhan/Adobe Stock

À en croire le baromètre annuel de Cegos, dévoilé le 13 octobre, 47% des DRH français jugent que les compétences des salariés seront dépassées à un horizon de trois ans, conséquence des multiples transformations (digitales, technologiques, sociales, sociétales, environnementales…) que rencontrent les entreprises. Soit un chiffre en hausse de +8% par rapport à la précédente enquête datant de 2019. À l’échelle européenne, 45% des DRH allemands, italiens et espagnols partagent la même analyse. « Cette question d’obsolescence des compétences devient véritablement un sujet de direction générale, un sujet de direction opérationnelle… » observe Guillaume Huot, membre du directoire de Cegos. Mais si 36% des acteurs RH estiment que la formation constitue la réponse à cette question de savoir-faire en péremption, cette prise de conscience ne s’est pas concrétisée pendant la période de confinement, où les formations dispensées à distance ont concerné des sujets très immédiats comme les modalités du travail à distance. « Le contexte de crise a remis en jeu les sujets sur lesquels les entreprises n’étaient pas matures comme le management du télétravail ou les enjeux digitaux. Des compétences tangibles et immédiatement opérationnelles sur lesquelles l’entreprise pouvait apporter une réponse immédiate », ajoute Guillaume Huot.

Pourtant, la prise de conscience de l’obsolescence des compétences commence à survenir aussi chez les salariés. 14% indiquent que leurs compétences seront « bientôt » périmées et 8% qu’elles le sont déjà en partie. 23% ne s’inquiètent pas, estimant que leur entreprise veille au grain sur ce sujet et 39% indiquent surveiller eux-mêmes que leur savoir-faire soit toujours en conformité avec les besoins de l’employeur. 45% seraient favorables à l’idée de se former en situation de travail, directement chez l’employeur (41% des DRH pensent de même) quand 31% jugent que la formation à distance correspondrait à leurs besoins (contre 39% des DRH, plus confiant dans la formation à distance). Les compétences plésbiscitées sont, pour 34% les soft skills, pour 33% les compétences digitales et pour 22% les compétences liées à la transformation du modèle de l’entreprise. Les compétences métier ne représentent que 19% des estimations des besoins des acteurs RH.

Mais avec quels outils, notamment financier, former les salariés alors que l’enquête indique que 67% des DRH considèrent que la dépense de formation de l’entreprise n’a pas bougé depuis la réforme de 2018 ? Le CPF semble constituer une réponse aux attentes et 28% pensent négocier prochainement un accord d’abondement, désormais facilité par l’accès des employeurs à la plateforme Moncompteformation. Le CPF constitue d’ailleurs l’outil plébiscité par les salariés, qui sont 83% à vouloir s’en servir pour mettre leurs compétences à jour. Mais ils ne sont que 13% à vouloir solliciter une prestation de conseil en évolution professionnelle (CEP), les autres faisant plutôt confiance à l’entreprise.

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre