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Plan d’urgence pour l’emploi: débuts prometteurs

Liaisons Sociales Magazine | Formation Continue | publié le : 29.06.2016 | Manuel Jardinaud

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Enfin une bonne nouvelle pour le gouvernement ! Désormais sur les rails, le plan dit 500 000 formations commence à profiter à de premiers demandeurs d’emploi. Mais le chemin sera long pour atteindre les objectifs.

Juste avant de rencontrer les partenaires sociaux, et avant le retour du projet de loi Travail à l’Assemblée nationale, Myriam El Khomri a voulu parler d'action positive ce mercredi 29 juin. Le plan 500 000 formations, politique-phare de la fin du quinquennat, était tout indiqué.

Depuis le 18 mars, l’Etat a signé des conventions avec douze Régions métropolitaines et cinq territoires ultramarins. Seule Auvergne-Rhône-Alpes a refusé toute convention avec l’Etat, mais celui-ci a décidé de mettre la main à la poche, avec les partenaires sociaux et Pôle emploi, pour ne pas défavoriser le territoire présidé par Laurent Wauquiez (Les Républicains).

« Former utile », « cibler les peu ou pas qualifiés », « partir des besoins des territoires et des entreprises » : la ministre du Travail a déroulé les éléments de langage connus sur le bien-fondé de ce plan d’urgence. De fait, tous les acteurs se sont mis au travail pour que l’ambitieuse politique gouvernementale se déploie au plus vite, multipliant les diagnostics pour affiner les formations à financer. La méthode est la même dans chaque Région : saturer les stages déjà existants puis lancer de nouveaux appels d'offres, en particulier sur les métiers en transition ou émergents. « Il y a une très bonne dynamique », estime Myriam El Khomri.

Hausse des entrées en formation

Globalement, sur les quatre premiers mois de l’année, le nombre d’entrées en formation a atteint un peu plus de 200 000, soit une hausse de 30 000 par rapport à 2015. « La véritable montée en puissance se fera à l’automne », rappelle la ministre, étant donné les délais entre les prescriptions et les entrées effectives qui peuvent atteindre plusieurs semaines.

L’Association des régions de France (ARF), au sortir d’une réunion quadripartite lundi 27 juin, avait elle aussi livré quelques chiffres encourageants : une hausse de 67% des entrées en formation dans le Grand Est, depuis le début de l’année, et de 40% en Bretagne. En Aquitaine, les prescriptions de formation ont augmenté de 56%.

Un quart de peu ou pas qualifiés

Sur l’année, le gouvernement souhaite qu’un tiers des formations soient destinées aux chômeurs les moins qualifiés. Sur les 200 000 entrées en stage entre janvier et avril, plus de 54 000 concernent cette population cible. Soit seulement un bon quart. Une proportion légèrement en dessous de l'objectif à ce stade. Le rôle du service public de l’emploi va donc être déterminant pour orienter efficacement les chômeurs vers les bonnes formations. La ministre reconnaît au passage la difficulté à le faire pour un plan aussi massif. « C’est compliqué pour Pôle emploi, je ne peux le nier », a-t-elle commenté.

Il faudra attendre courant 2017 afin d’avoir un bilan exhaustif du plan d’urgence. Notamment sur la transformation des stages en emplois. Lors du tout premier plan dit des 100 000 formations, en 2014, le taux de transformation vers l’emploi à six mois était de 57%. Une courte majorité.

Auteur

  • Manuel Jardinaud