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« Médias et responsables publics doivent cesser de véhiculer des idées reçues sur la formation »

Entreprise & Carrières | Formation Continue | publié le : 04.11.2014 | Laurent Gérard

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Jean Wemaëre, président de la Fédération de la formation professionnelle (FFP), dénonce dans une note les "amalgames" sur la formation continue et son financement.

Vous venez de produire une note intitulée “Comprendre (enfin !) la formation professionnelle” Son ton énergique affirme que les 32 milliards d’effort national consacrés à la formation professionnelle ne sont pas gaspillés. Qu’est-ce qui vous a poussé à prendre cette position ?
Les idées reçues et les amalgames sur la formation professionnelle ne sont pas récents. Mais il est devenu impératif d’apporter un éclairage précis et étayé sur ce secteur, car la réforme du 5 mars 2014 nous fait entrer dans un nouveau paradigme : la formation est désormais considérée comme un investissement, levier de compétitivité et d’emploi. D’ailleurs, un grand nombre d’entreprises dépensent davantage que l’obligation fiscale.

Estimez-vous donc que la formation mérite un débat plus serein et plus technique ?
Parfaitement. Mettons de côté les postures et affrontons la complexité. Les fameux “32 milliards” représentent l’effort national global de dépenses en formation professionnelle, qui correspond à l’ensemble des dépenses de tous les acteurs pour tous les bénéficiaires, sur tous les dispositifs. Mais plus de 40 % sont en réalité des dépenses de rémunération des stagiaires ! Ce n’est donc pas une manne à redistribuer à l’envi. Nous souhaitons que les responsables publics et les médias s’emparent de ces réalités et cessent de véhiculer les idées reçues.

La mesure de la qualité devient, selon vous, plus que jamais nécessaire. Comment la renforcer ?
Plutôt que de multiplier les labels ou de suradministrer notre secteur, valorisons les démarches qualité existantes qui ont fait leurs preuves – OPQF, NF, ISO. En ce qui concerne les actions de formation proprement dites, la FFP promeut les certifications professionnelles FFP qui attestent de l’acquisition, par un jury indépendant, d’une compétence professionnelle. Par ailleurs, nous défendons un secteur respectueux des règles de la concurrence, seules garantes d’une capacité des organismes de formation à investir et à innover dans les pratiques pédagogiques. Les financeurs, y compris publics, doivent prendre conscience de cette nécessité dans leurs politiques d’achat. Le professionnalisme de l’offre est un enjeu important auquel nous sommes très attachés, mais la qualité d’une action de formation doit être jugée sur l’ensemble d’une chaîne d’acteurs et de responsabilités.


Auteur

  • Laurent Gérard