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« L'individu est la pièce maîtresse du jeu de l'apprentissage en entreprise  »

Entreprise & Carrières | Formation Continue | publié le : 19.05.2015 | Pauline Rabilloux

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Les outils numériques qui permettent de proposer des cours de masse
en ligne et la nouvelle législation sur la formation individuelle changent
la place et les modalités de la formation au sein des entreprises.
Les ressources humaines ont un rôle à jouer dans cette évolution, assure la  créatrice du fameux Mooc "Du manager au leader".

E & C : Pourquoi est-il devenu nécessaire de changer le système de formation de l’entreprise ?

Cécile Dejoux :
Plusieurs raisons obligent à revoir aujourd’hui le système de formation de l’entreprise. La loi du 6 mars 2014 relative à la formation professionnelle, entrée en vigueur en janvier de cette année, change la donne pour les salariés comme pour les entreprises en introduisant un compte personnel de formation (CPF) attaché à l’individu tout au long de sa carrière professionnelle. Là où son droit à la formation individuelle était tributaire de son ancienneté dans l’entreprise, il est maintenant transférable d’une entreprise à l’autre, et le bénéfice “formation” peut être mis à profit pendant une période de chômage, même si celle-ci ne permet pas d’abonder le compte. Les individus ont donc à la fois les moyens et intérêt à utiliser le CPF dans une stratégie de formation à long terme, qui excède le temps passé dans une entreprise particulière.

Par ailleurs, la généralisation du digital dans l’entreprise et dans la société fait également pencher la responsabilité de l’employabilité du côté du salarié. Là où, il y a seulement quelques années encore, l’entreprise formait des collaborateurs triés sur le volet à l’acquisition de compétences ciblées en fonction de référentiels précis, il appartient aujourd’hui au salarié de saisir les opportunités de formation interne ou externe pour parfaire sa culture, dont sa culture digitale. Si l’entreprise garde sa responsabilité quant au maintien de l’employabilité du salarié sur ce plan, c’est davantage pour favoriser le travail collaboratif de tous les acteurs en son sein que pour sélectionner et préparer tel ou tel à occuper des fonctions spécifiques. Le digital est devenu un domaine stratégique en ce qu’il concerne tous les salariés. C’est non seulement une manière de travailler à valeur potentiellement universelle mais aussi un apprentissage qui sert de socle à la capacité collective de l’organisation à évoluer et à innover.

Enfin, des outils de formation en ligne apparaissent à la suite des Massive open online courses (Mooc), les Corporate open online course (Cooc), qui changent à la fois l’espace-temps des formations, le coût, les cibles et, plus généralement, le rapport des individus et des entreprises à l’apprentissage. À charge évidemment pour l’entreprise de maintenir l’intérêt de ces formations et de les déléguer à des formateurs compétents sur ce type de communication en ligne.

Que faut-il entendre sous le terme “écosystème d’apprentissage” ?
La paternité du terme “écosystème d’apprentissage” revient à Quentin Deslandres, de l’Anvie (1), qui a adjoint cette formule au titre des journées d’échange organisées par cet organisme sur le thème “former et apprendre à l’ère numérique”. Ce terme

Auteur

  • Pauline Rabilloux