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Les universités d’entreprise entament leur mue

Liaisons Sociales Magazine | Formation Continue | publié le : 01.04.2016 | Anne-Cécile Geoffroy

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Les universités d’entreprise vont voir leur modèle économique chamboulé d'ici 2020, selon une enquête de BPI group. Moins centrées sur les élites, elles doivent repenser leur pédagogie et développer des logiques de coopération.

84% des responsables d’université d’entreprise l’affirment : leur modèle va radicalement changer dans les cinq prochaines années. Ce chiffre spectaculaire ressort d'une enquête réalisé par BPI group, dont les résultats seront dévoilés lundi 4 avril. Pour mieux cerner les évolutions en cours, le cabinet conseil en management et RH a en effet interrogé 32 universités d'entreprise en France, sur la centaine qui existe aujourd'hui.

Ce petit tsunami a une origine essentiellement digitale. Mais pas seulement. La crise étant passée par là, ces structures doivent aussi traquer les coûts et se pencher sur leur retour sur investissement. Créées à l’origine pour former les hauts potentiels, trois quarts d'entre elles ont ainsi engagé une mue pour s’ouvrir davantage aux autres profils de l’entreprise. Avec une priorité : les managers de proximité, une population jusqu'ici délaissée. « L’élitisme qui collait à ces universités est en train de disparaître, relève Thierry Majorel, consultant chez BPI group. Elles doivent désormais contribuer à l’attractivité des entreprises et à la rétention des talents, quels qu'ils soient. »

Mooc, Cooc, Spoc et Pooc

Pour l’immense majorité des responsables interrogés, le numérique est le moteur principal des évolutions à venir. Notamment en matière de méthodes pédagogiques. Si la tendance du blended learning – mélange de formations en présentiel et à distance – se confirme, l’alternance entre périodes de formation et de mise en application sur le terrain est aussi une voie d’évolution.

Autre enseignement de l'enquête, le e-learning, les Mooc et leurs déclinaisons (comme les Cooc pour corporate online open courses, les Spoc pour small private online courses ou encore les Pooc pour participatory open online courses) sont jugés comme les outils ou méthodes les plus pertinents. Loin devant les serious games.

Signes d'ouverture

Mais les vrais chamboulements à venir sont à chercher dans les signaux faibles de l’étude. Et notamment dans les nouvelles formes d'échange à mettre en place. Collaborations public-privé, coopérations entre universités d’entreprise… 20% des structures interrogées ont lancé des démarches de ce type. Premier signe de cette tendance, le développement des échanges avec le monde académique, en particulier avec les laboratoires de recherche des universités.

Mais d’autres formes d’ouverture sont envisageables. En particulier sur les territoires, pour répondre aux obligations de revitalisation et de reclassement en cas de fermeture de site. De rares structures vont même plus loin. «L’université de Google est non seulement ouverte aux sous-traitants mais aussi aux familles des salariés, relève Sabine Lochmann, directrice générale de BPI group. C’est un outil de fidélisation des collaborateurs mais aussi des acteurs de l'écosystème».

Une démarche que l’on pourrait retrouver dans certaines filières ou branches dans les prochains mois. À l'image de cette fédération professionnelle, dont BPI group n’entend pas dévoiler l’identité, qui serait en passe de créer une université commune à l’ensemble de ses entreprises adhérentes.

Auteur

  • Anne-Cécile Geoffroy