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Les syndicats étudiants soutiennent la prime d'activité sous conditions

Liaisons Sociales Magazine | Formation Continue | publié le : 12.03.2015 | Catherine Abou El Khair

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Les syndicats étudiants Unef et Fage sont favorables à la généralisation de la prime d'activité aux 18-25 ans. Mais ils font preuve de prudence.

Conçue pour inciter à la reprise d’un emploi, la prime d’activité pourrait bénéficier aux étudiants qui travaillent. Le 3 mars, Manuel Valls a lancé le débat, lors de la présentation de cette nouvelle allocation qui vise à fusionner la prime pour l'emploi et le RSA "activité".

Une ouverture légitime pour les deux principaux syndicats étudiants, l’Union nationale des étudiants français (Unef) et la Fédération des associations générales étudiantes (Fage). Mais aussi pour le collectif Alerte, qui regroupe des associations de lutte contre l'exclusion. Tous considèrent que les jeunes, y compris ceux en formation initiale, doivent intégrer le droit commun.

Le soutien à ce nouveau dispositif est d'abord une question de principe. Mais il répond aussi à des enjeux très concrets, selon les structures militantes. En 2013, plus d’un étudiant sur deux se déclarait en effet en difficulté financière, selon l’Observatoire de la vie étudiante. Résultat, 48% d'entre eux exercent une activité professionnelle, avec une durée du travail souvent au moins équivalente à un mi-temps. La majorité occupe des postes sans rapport avec leur formation.

Prime progressive

Face à l'urgence sociale, les syndicats approuvent donc l'objectif gouvernemental. “Notre priorité, c'est l'accès à l'aide financière. Le public éligible est a priori le même que celui de la prime pour l’emploi, qui incluait les étudiants. Mais la nouvelle prime devrait être plus élevée", souligne Paul Bernardet, membre du bureau national de l'Unef, en charge de l'emploi des jeunes.

Pas sûr, néanmoins, que la nouvelle allocation profite de façon maximale aux étudiants. "Si la prime atteint son point optimal autour de 800 euros, les étudiants ne seront pas dans la cible”, prévient l'Unef. Et pour cause : les étudiants actifs gagnaient, en 2013, 618 euros par mois en moyenne, selon l’Observatoire.

Travail versus études

Président du second syndicat étudiant, Alexandre Leroy nourrit lui aussi des craintes. "Il faudrait baisser les minima qui permettent d'en bénéficier. Mais ce n’est pas gagné, la réforme se faisant à moyens constants”. Et gare aux effets pervers du futur barème, avertit-il : "nous ne voulons pas que des étudiants délaissent leurs études pour accroître le montant de leur prime”. L'équilibre à trouver est subtil...

Favorable à la future prime d’activité, la Fage n'en oublie pas ses combats traditionnels. Le syndicat estime ainsi que son extension aux étudiants doit s’accompagner d’une augmentation des budgets consacrés aux bourses. "Autrement, ce serait du bricolage", insiste l'organisation. Qui considère les bourses comme la seule vraie digue contre le décrochage des études.

Auteur

  • Catherine Abou El Khair