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Les entreprises vont réduire les versements sur le plan

Entreprise & Carrières | Formation Continue | publié le : 27.11.2014 | Laurent Gérard

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Minerva Studio

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Seules 26% des entreprises envisagent de verser des fonds plan à leur Opca en 2016, selon une étude Agefos PME. 81% le font aujourd’hui.

La publication, le 25 novembre, de l’étude Perspective 2015 de l’Agefos PME (1) permet plusieurs constats. Premièrement : Seuls 9 % des dirigeants de TPE-PME affichent une bonne ou très bonne connaissance de cette réforme récente. Pour les TPE, près de 8 sur 10 en ont même une méconnaissance (77 %). Pour autant, le chiffre s'inverse complètement pour les PME de plus de 300 salariés (3 % de méconnaissance). « Le véritable clivage se fait donc entre les entreprises de moins de 50 salariés et les autres », note l’Opca.

Une fois la réforme bien expliquée, 86% des TPE de moins de 10 salariés pensent qu’elle ne va apporter aucun changement dans leur pratique de formation. Dans  les entreprises de plus de 10 salariés, ce taux est de 66%, car 11% annoncent d’ores et déjà une baisse de leur effort.

Deuxièmement : le quart (26%) des entreprises de plus de 10 salariés pense continuer à effectuer des versements volontaire en 2016 sur le plan de formation à leur Opca, au-delà de l'obligation légale en forte diminution. « Cela justifie le travail mené par les Opca sur leur offre de services et leur accompagnement de proximité », commente l’Agefos PME. Néanmoins, le chiffre est extrêmement en retrait par rapport au constat qu’aujourd’hui, 81% de ces entreprises versent tout ou partie de leur plan de formation à leur financeur ! Cette baisse est d’autant plus surprenante que 61% de ces mêmes entreprises reconnaissent aisément que l’Opca peut « les accompagner dans la démarche de mise en place du plan de formation ».

Troisième constat : les employeurs de ces PME ne croient pas au compte personnel de formation. La très grande majorité des dirigeants constatent un faible recours au DIF par leurs salariés (14 % ont eu des demandes). Cet antécédent explique vraisemblablement la tiédeur pressentie par les dirigeants pour l’accueil du CPF par leurs salariés : 32 % pensent que le CPF intéressera leurs salariés (7 % tout à fait), alors que 58 % pensent le contraire (dont 3 sur 10 pas du tout).

Enfin, dernière remarque : l'entretien professionnel semble diffuser une certaine appréhension auprès des entreprises. Pour 34 % de celles de plus de 50 salariés, « il sera difficile de former au moins une fois leurs collaborateurs tous les six ans », et pour 69 % « il sera difficile de faire évoluer leurs collaborateurs au plan salarial ou professionnel»  durant le même laps de temps. 
Plus négatif encore, à 75%, elles pensent qu’il sera « difficile de permettre à leurs salariés d’obtenir des éléments de certification par la formation ou par la VAE au moins une fois tous les six ans».


(1) Enquête menée par Ipsos du 9 au 23 octobre 2014, par téléphone auprès de 500 employeurs (dirigeants et responsables RH) de très petites entreprises (1 à 9 salariés, 74% de l'échantillon) et de petites et moyennes entreprises (de 10 à 499 salariés, 17% de l'échantillon).

Auteur

  • Laurent Gérard