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Les contrats de professionnalisation "sur mesure" en plein essor

Liaisons Sociales Magazine | Formation Continue | publié le : 19.06.2015 | Manuel Jardinaud (avec Catherine Abou El Khair)

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Pour soutenir l'alternance, Opcalia et Agefos PME développent des contrats de professionnalisation courts, effectués presque exclusivement en entreprise et répondant précisément aux besoins des employeurs. Une expérience concluante.

L’alternance est à la peine. L’objectif affiché par le gouvernement de 500000 alternants à l’horizon 2017, y compris les contrats de professionnalisation, s'avère loin d’être atteint. Leur volume plafonne difficilement à 450000 en ce premier semestre 2015, malgré les multiples coups de pouce de l’Etat au cours des derniers mois.

Certains organismes paritaires collecteurs agréés (Opca) développent donc des dispositifs alternatifs pour tenter d'améliorer la situation. À l'image d'Opcalia, l'un des plus gros acteurs du secteur, qui innove en proposant des contrats de professionnalisation "sur mesure", intitulés Prodiat.

Contrat court

Principe : des contrats deux fois plus courts que les contrats "classiques". Chez Opcalia, leur durée est comprise entre 150 et 400 heures, et atteint 310 heures en moyenne. Pas uniquement ciblés sur les jeunes, ils sont effectués à 80% dans l'entreprise, après qu’un cabinet RH référencé par l’Opca a analysé et construit le parcours et le référentiel. Si nécessaire, le tuteur peut être également formé pour accueillir le stagiaire, qui se verra délivrer un certificat de compétences lié à un emploi de la convention collective.

« Prodiat répond aux demandes des entreprises qui méconnaissent le contrat de professionnalisation, se perdent les catalogues des organismes de formation ou ne trouvent pas de solution sur leur territoire », explique Claire Khécha, directrice générale adjointe d’Opcalia.

Lancé en 2011, le dispositif est en forte progression. Il représente un quart des contrats de professionnalisations financés par l’Opca depuis 4 ans et 10 000 stagiaires en ont déjà bénéficié. Et cette hausse devrait se poursuivre : l'organisme prévoit d'en signer 7% de plus en 2015 qu'en 2014, année déjà marquée par une forte progression (+11%).

Effet pervers

Chez Agefos PME, aussi, on tente de développer un outil sur mesure, baptisé VisionPro. Mais son décollage est beaucoup plus lent. Créé lui aussi en 2011, le dispositif ne dépasse pas 1 à 2% des 40000 contrats de professionnalisation financés par l’Opca interbranches. « Nous en sommes encore à l’approche expérimentale, mais nous allons certainement pousser son développement », promet Olivia Da Silva, déléguée Projets Emploi Formation.

Chez Agefos PME, comme chez son rival Opcalia, on assure ne pas vouloir faire du chiffre. Pas question de renouveler les effets pervers de feu le contrat d’adaptation, qui s'était transformé en simple période de présence en entreprise, sans formation.

Au-delà de la souplesse, ces dispositifs présentent un avantage, et non des moindres, pour leurs bénéficiaires : une plus faible précarité que pour les contrats de professionnalisation classiques. Chez Opcalia, 50% sont ainsi signés en CDI. Chez Agefos PME, on évoque aussi « une majorité en contrat indéterminé », mais sans plus de précision. Une caractéristique exceptionnelle au regard de l’ensemble des contrats de professionnalisation signés en France, pour lesquels les CDI s'avèrent très minoritaires.

(Source : Dares - Ministère du Travail)

« En plus d’être structurant pour l’entreprise, ces contrats entrainent donc une bien meilleure intégration pour leurs bénéficiaires », insiste Philippe Huguenin-Génie, directeur général d’Opcalia. Conséquence, le taux de rupture serait aussi bien plus faible. Opcalia s’est engagé à en faire une évaluation précise dans les prochains mois, tout comme Agefos PME.

Auteur

  • Manuel Jardinaud (avec Catherine Abou El Khair)