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Les chômeurs dans le viseur des écoles du numérique

Liaisons Sociales Magazine | Formation Continue | publié le : 30.03.2016 | Chloé Joudrier

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Dans un domaine en forte demande de professionnels qualifiés, certaines écoles ont fait des demandeurs d’emploi leur priorité. Objectif, former vite et bien aux métiers « en tension » comme celui de codeur.

Le secteur du numérique connaît une croissance soutenue, avec des offres d’emplois plus nombreuses que la demande. Aujourd’hui, il manquerait ainsi entre 10 000 et 40 000 codeurs sur le marché français. Pour former ces futurs professionnels du clavier, certains établissements comme Simplon, Web Force 3, Up to ou encore le site Open Classrooms font des demandeurs d’emploi leur priorité.

Directeur de l’école Web Force 3, Alain Assouline a perçu le déficit de formation qualifiante dans le secteur. «J’avais du mal à recruter des développeurs-intégrateurs dans ma propre entreprise. Et j'ai constaté que la moitié de mes développeurs étaient autodidactes», explique-t-il. En janvier 2014, il crée l’école Web Force 3 pour booster les formations des demandeurs d'emploi et donner de solides bases aux futurs geeks. Objectif : un retour rapide à l’emploi.

Des formations courtes et denses

Pour ce faire, les établissement misent sur des formations courtes mais très denses. «Nous formons des débutants en 490 heures, soit en 3,5 mois. À raison de 7 heures par jour», détaille Alain Assouline. Un cursus particulièrement court. D’autres écoles, comme Simplon, proposent des formations sur six mois. «Pour changer du modèle classique de la fac qui ne délivre pas des profils assez qualifiés et répondant à la demande», justifie Frédéric Bardeau, le directeur. Sur le même modèle, l'école Up to, qui a ouvert ces portes en février à Montpellier, forme aussi des chômeurs en accéléré sur sept mois.

Pour ces futurs codeurs, les formations sont gratuites. Chez Web Force 3, l'accompagnement administratif est important : «Nous les recevons individuellement pour constituer un dossier de financement à la formation professionnelle», explique Alain Assouline. Chez Open Classrooms, les chômeurs sont également dispensés de payer les 20 euros mensuels d'abonnement à la version premium.

Croissance rapide

La sélection à l’entrée diffère d'une école à l'autre. Certaines optent pour un tri sur critères sociaux, géographiques ou genrés, comme Simplon ou Up to. D’autres, comme Web Force 3, font passer un test comprenant logique et culture générale. Et la demande à l’entrée ne cesse de croître. Simplon en est l’exemple même, l’école n'acceptant que 10 % des candidats qui s'y présentent. Une telle demande oblige les structures à s’implanter dans tout l’Hexagone, voire à l’international.

L'école Simplon, ouverte il y a 3 ans à Montreuil, en est déjà à son vingtième site. Aujourd’hui forte de huit écoles, Web Force 3 ambitionne, elle, d’en ouvrir 25 autres d’ici la fin de l'année. Des établissements supplémentaires qui doivent lui permettre d'atteindre rapidement le chiffre d'un millier de stagiaires. Les résultats, eux, sont probants. Chez Web Force 3, 80% des apprenants s'insèrent. Un taux similaire pour les 300 personnes formées depuis trois ans chez Simplon.

Auteur

  • Chloé Joudrier