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Le compte personnel de formation s’implante dans l’entreprise

Liaisons Sociales Magazine | Formation Continue | publié le : 19.05.2016 | Manuel Jardinaud

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La dernière enquête de Cegos confirme que la loi de 2014 commence à faire évoluer les pratiques de formation des entreprises. C’est notamment le cas du CPF.

Qu’en est-il de la fameuse réforme systémique de la formation professionnelle ? Selon l’étude Cegos 2016, la loi du 5 mars 2014 influe de plus en plus sur les comportements des entreprises. Et mobilise enfin les salariés, dont la connaissance du sujet se développe.

Le compte personnel de formation (CPF), qui a focalisé toutes les attentions lors de son lancement le 1er janvier 2015, monte en puissance. Et commence à séduire les salariés : 34% d’entre eux considèrent «très certainement» qu’il aide à développer et augmenter leur qualification. Et 26% qu’il permet de maintenir leur employabilité.

Des scores encourageants. Mais encore très en deçà du regard positif des DRH et des responsables de formation. Ces derniers considèrent, à 41%, que le CPF contribue à l’employabilité des salariés, surtout les plus fragiles. Et 38% jugent que c'est un levier de professionnalisation et de qualification.

Les entreprises se sont donc réellement emparées du CPF. Pour preuve, dans deux tiers d'entre elles, «une ou plusieurs personnes instruisent des dossiers de demande de prise en charge». Un score élevé pour un dispositif a priori à la main du salarié. Mais pas si surprenant puisqu’une minorité des collaborateurs souhaitent se former hors temps de travail. D’où une obligation de travailler ensemble pour construire le projet.

D’ailleurs, les trois quarts des salariés qui connaissent l’existence du CPF disent avoir été sensibilisés par leur employeur. Et 60% des DRH et responsables formations interrogés déclarent que leur entreprise a accepté des formations financées via le CPF sur le temps de travail.

Cette forte intrusion des RH dans la gestion du CPF peut sembler éloignée de l'esprit de la loi, qui veut individualiser les parcours professionnel et responsabiliser les salariés. Pas pour Mathilde Bourdat, manager des offres chez Cegos. «Cela ne démontre pas que le CPF a dévié de son objet. Si les attentes des salariés rencontrent les besoins des entreprises, pourquoi pas ?» juge-t-elle.

Cette coconstruction peut aussi recouvrir des objectifs moins "nobles". «Si l’employeur s’en empare, c’est aussi parce que cela permet de récupérer du financement», précise la dirigeante. Ou tout au moins, de partager les frais. La formation reste, encore et toujours, une histoire d’argent…

 

Auteur

  • Manuel Jardinaud