logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Le chantier de la qualité en formation : enjeu de 2017

Entreprise & Carrières | Formation Continue | publié le : 10.01.2017 | Laurent Gérard

Image

La question de la qualité en formation sera déterminante cette année pour le secteur. Le référencement en dépend et il repose sur une procédure qui va concentrer beaucoup d'informations sur les prestataires. Et suscite quelques débats.

C’est un très gros morceaux qui s’annonce : le chantier de la qualité. Et les responsables formation et les entreprises ont tout intéret à bien en comprendre les enjeux, tant les impacts risquent d’être forts depuis que la réforme de la formation a été votée en mars 2014.

Labels. Evidemment, le milieu de la formation professionnelle parle qualité depuis toujours, avec plus ou moins d’intensité, d’objectifs et d’ambition. Il y a des labels (OPQF, ISO, afnor...), des démarches d’analyse et benchmarking, des politiques d’achat... Beaucoup d’entreprises pratiquent depuis longtemps le cahier des charge et l’appel d’offres, ainsi que des politiques tarifaires parfois très aggressives.

La nouveauté 2017 réside dans la création d’un système permettant de concentrer une série d’informations poussées sur la qualité des prestataires et de leurs prestations. En effet, désormais, pour pouvoir bénéficier de prises en charge financière de la part des financeurs (Opca, fongecif...), les prestataires doivent soit possèder un label qualité dont la liste est fixée par le Cnefop (une vingtaine à ce jour, dont Le label du Répertoire professionnel des consultants formateurs indépendants, RP-CFI, lire Entreprise & carrières n°1319), soit être référencés par un financeur à la suite d'une étude de dossier. 

Datadock. Ce reférencement passe, depuis le 1er janvier 2017, par le renseignement d’un document particulier mis au point par les financeurs (une trentaine de critères assortis de différents niveaux de preuve), disponible sur une base Internet spécifique, le «datadock». Une fois le prestataire référencé par un financeur, cela vaudra pour tous. Cette énorme base de données, possible grâce à Internet, sera accessible à tous les financeurs en permanence, et, peut-être, un jour, à tout un chacun qui voudra investir dans sa formation.

Cette machinerie crée de fortes tensions entre les offreurs et les financeurs, les premiers craignant l’avénement d’un "big brother" bureaucratique et lourd qui n’apportera rien de qualitatif. «C’est un mauvais combat pour la qualité de la formation», appuie Bernard Masingue, consultant partenaire d’Entreprise et personnel, qui prône plutôt «un contrôle a postériori, et l’investissement dans l’exigence de professionnalisation des acteurs de toute la chaîne de la formation». Le débat, très sensible, n’est pas prêt d’être clos, et fera l’objet d’un dossier d’Entreprise & Carrières fin janvier.

Auteur

  • Laurent Gérard