Malgré la crise du Covid-19, la mise en œuvre de la réforme de la formation du 5 septembre 2018 se poursuit. Fin avril, la Caisse des dépôts et consignation (CDC), l’organisme gestionnaire du compte personnel de formation (CPF), a commencé à créditer les quelque 28 millions de comptes des actifs français. Environ 10 millions de CPF ont ainsi reçu une somme de 500 euros (ou de 800 euros pour ceux dont le titulaire est faiblement qualifié ou en situation de handicap) au titre de l’année 2020. Selon les règles de la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », les comptes ont vocation à être alimentés des mêmes sommes chaque année, jusqu’à un plafond de 5 000 euros (ou 8 000 euros), afin de permettre à leurs bénéficiaires d’investir dans l’une des 100 000 formations recensées sur la base de données de l’application mobile MonCompteFormation, mise en service en octobre 2019.
Jusqu’à présent, les CPF n’étaient alimentés que grâce aux reliquats du droit individuel à la formation (DIF) de leurs possesseurs (et ce jusqu’au 31 décembre 2021) et par les heures accumulées au titre de « l’ancien CPF », version 2015, monétisées à raison de 15 euros l’unité. En moyenne, selon les calculs du ministère du Travail et de la CDC, chaque actif disposait d’environ 2 200 euros par compte avant ce coup de pouce financier de la Caisse des dépôts. Crise sanitaire oblige, la mise en service de toutes les fonctionnalités de l’appli CPF a pris du retard. Ainsi, la possibilité pour les employeurs de créditer le compte de leurs salariés (dans le cadre de parcours de formation coconstruits) ou pour Pôle emploi d’abonder ceux des demandeurs d’emploi a été renvoyée à plus tard. Initialement prévues pour être disponibles avant l’été, ces fonctionnalités devront attendre septembre pour devenir effectives.