Estimant que les travailleurs sont trop souvent livrés à eux-mêmes en matière de formation, la confédération syndicale suisse veut que la promotion de la formation continue devienne une responsabilité de l'ensemble de la société. Or, aujourd'hui, "même si l'apprentissage tout au long de la vie, la requalification ou l'amélioration des compétences sont présentés comme la panacée, dans les faits, de nombreux travailleurs n'en profitent pas", a déclaré dans la presse Gabriel Fischer, responsable de la politique de formation à Travail.Suisse. Pourtant, une étude de la Haute école spécialisée bernoise (HESB) montre qu'en Suisse, 336 000 personnes pourraient obtenir un diplôme professionnel pour adultes. Or seules 5 000 personnes environ font cette démarche chaque année. "Cela représente à peine 1,5 %, un très grand potentiel reste donc en friche", explique le professeur Tobias Fritschi, directeur de l'institut de la Haute école spécialisée bernoise et auteur de l'étude. Étude qui montre également que ce sont surtout les travailleurs de plus de 40 ans qui passent à côté de la formation. "Les employés doivent être prêts à se former davantage, les employeurs doivent les encourager et les pouvoirs publics les soutenir", résume Gabriel Fischer. Dans ce but, Travail.Suisse mise sur quatre éléments : permettre un meilleur accès aux formations continues ; augmenter leur financement ; développer le soutien en temps ; renforcer l'information et le conseil. Travail.Suisse mise en particulier sur un soutien accru de l'assurance-chômage et souhaite proposer des formations continues de manière modulaire et flexible tout en faisant figurer les jours de congé à cet effet dans les conventions collectives de travail et dans la loi.