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La Laval Virtual University veut révolutionner la formation

Liaisons Sociales Magazine | Formation Continue | publié le : 25.02.2016 | Manuel Jardinaud

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Sélectionné comme projet d’avenir par le Commissariat à l’investissement, ce consortium, associant Orange France, développe des applications de réalité virtuelle pour former des salariés. Un projet qui bouscule les habitudes des formateurs.

L’appellation est mystérieuse : Laval Virtual University. Cette entité, sans campus ni étudiant, regroupe depuis 2015 le développeur On-X, Orange France, Laval Virtual (organisateur d’événements liés à la réalité augmentée) et l’Ecole nationale supérieure des arts et métiers (Ensam). Son objectif : développer des applications de réalité virtuelle pour former les salariés, en particulier ceux d’Orange. Et donc, aussi, former les formateurs à ces nouveaux outils.

« Notre but est de développer les compétences des formateurs et des entreprises en utilisant des outils qui peuvent se déployer massivement », explique Laurent Sibille, à la tête du projet. Le travail engagé concerne Orange France, qui souhaite utiliser 80 applications 3D d’ici à 2019.

Application sur tablette

La toute première concerne les DSLAM, sortes de grandes baies techniques qui servent à assurer les connexions ADSL. « Auparavant, la formation se faisait en présentielle avec des slides pendant deux jours et demi, plus une demi journée sur site sans pouvoir manipuler », résume Ahmed Kabèche, directeur de l’École des métiers techniques chez Orange France. « Nous avons créé une application sur tablette où, en réalité augmentée, on voit un vrai DSLAM avec possibilité de manipulation », poursuit-il.

La formation en realité Augmentée chez Orange dispensée par ON-x ! from ONX3D on Vimeo.

Cette application, qui s'adresse à 2000 techniciens en interne, est ensuite transférée sur la tablette que chacun emporte avec soi. Le salarié peut ainsi répéter un geste avant d’intervenir sur le matériel. « Mais il convient d’abord de former les formateurs », insiste Ahmed Kabèche. Car ces sessions d’un nouveau genre modifient réellement la manière de travailler.

1000 jours économisés

Gros avantage : le coût. Selon Laurent Sibille, une baie pour se former coûterait environ 300 000 euros, une application de réalité virtuelle juste quelques dizaines de milliers. En outre, affirme Ahmed Kabèche, cette première expérience grandeur nature permet de gagner une demi journée de cours. Soit 1000 jours de formations pour l’ensemble des techniciens. « De plus, cela facilite l’évaluation des stagiaires », note-t-il.

Via le financement "Projet d’avenir", l’Etat a investi 1,7 million d’euros dans la Laval Virtual University pour un budget total évalué à plus de 3 millions d’euros. Un apport qui pose question puisqu'il va directement à un projet lucratif, quand les cinq autres sélectionnés sur le thème de la formation professionnelle, en janvier, proviennent d’universités et d’acteurs publics. « C’est tout l’éco-système des sous-traitants qui profitera de ce déploiement de la formation par la réalité virtuelle », promet Ahmed Kabèche. Pour tous les opérateurs, donc.

Auteur

  • Manuel Jardinaud