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La circulaire qui fait frémir les Opca

Liaisons Sociales Magazine | Formation Continue | publié le : 04.04.2016 | Manuel Jardinaud

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Une récente circulaire instituant une aide significative pour accompagner les PME dans le domaine RH pourrait obliger les organismes collecteurs à adapter leur offre de services payants.

Voilà une mesure passée presque inaperçue. Et dont le gouvernement n’a guère fait la promotion. Et pourtant, la circulaire de la DGEFP relative à l’aide au conseil en ressources humaines pour les TPE et PME cache un dispositif fort intéressant. Ce dernier permet aux entreprises de moins de 300 salariés de faire cofinancer jusqu'à 15000 euros des prestations de diagnostic et d’accompagnement approfondi sur une problématique spécifique : recrutement, GPEC, élaboration du plan de formation…

Si cette circulaire – dont les organisations patronales n'ont guère fait la pub – est une bonne nouvelle pour les petites et moyennes entreprises, elle pourrait néanmoins enrayer le développement de certaines offres de services des Opca. De fait, les organismes paritaires proposent de plus en plus des prestations RH en direction de leurs entreprises adhérentes.

Deux types d'offres RH

Premier cas de figure, les offres financées par les fonds mutualisés. Des services «gratuits», en quelque sorte, que la plupart des Opca mettent à disposition de toutes leurs entreprises adhérentes. La circulaire précise que les Direccte «pourront mobiliser des cofinancements de leurs partenaires (fédérations professionnelles, Opca, chambres consulaires ou autres) dans le cadre de conventions territoriales d’aide au conseil RH».

Second cas de figure, les services supplémentaires – avec une forte composante RH – mis en place par les Opca dans le cadre de la contribution volontaire des entreprises. À l’instar d’Agefos PME et de sa Garantie formation, d'autres collecteurs se sont lancés dans ces prestations payantes. Par exemple, Opcalim (industrie alimentaire, alimentation de détail) avec A’lliances (1500 euros annuels HT). Un package comprenant ateliers d’échanges de bonnes pratiques, interventions d’experts, outils en ligne.

Autres exemples, Opcalia, l'autre collecteur interbranches, s’est doté de Pass Opcalia, une offre de service payante (6000 à 7500 euros) qui intègre notamment des outils d’accompagnement RH (diagnostic des besoins en compétences, formalisation d’indicateurs de performance…). Quant à l’Afdas (spectacle, presse, audiovisuel), elle a dévoilé Pack Alliances, avec des interventions sur le champ RH.

Embarras de certains Opca

Faut-il voir dans la circulaire une menace pour ces nouvelles prestations ? Non, répond Joël Ruiz, directeur général d’Agefos PME. «Notre métier, c'est de faire du repérage d’interventions ou de la cartographie territoriale», explique-t-il. Un rôle de détection qui, selon lui, serait donc totalement complémentaire de ce que prévoit le nouveau dispositif.

La réponse pourait néanmoins être moins tranchée. Certains voient émerger au travers de ce texte de nouveaux concurrents pour les Opca. Et considèrent que ces derniers devront certainement recentrer leurs services payants sur des offres plus proches de leur cœur de métier, la formation.

La circulaire laisse d’ailleurs sans voix certains Opca. Tel le Fafiec (communication, ingénierie, événementiel) qui dit être, à ce stade, en cours de réflexion. «Nous ne sommes pas en mesure de répondre», fait-il savoir. Ou Intergros (commerce de gros), qui attend de réunir son conseil d’administration avant de transmettre le moindre avis sur le texte.

Auteur

  • Manuel Jardinaud